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Cosmétiques au romarin

S. Kelly Bimai: « Nous devons préserver nos identités culturelles »

La jeune entrepreneure culturelle dévoile les motivations qui l'ont amenée à organiser la première édition du festival Esulan Meyon.

 

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D'où vous est venue l'idée de créer un festival qui mobilise les peuples du Sud Cameroun ?

 

Alors, cette idée me vient après un constat alarmant. Pendant plusieurs années, j'ai assisté au Ngondo qui est la grand-messe des peuples de l’eau, notamment les Sawa. J'étais toujours restée sur ma faim. Parce que je n'avais pas un festival de lamême envergure qui pouvait me ramener à l'identité culturelle de chez moi, donc du Sud. Malheureusement ou heureusement, je me suis rendue compte qu'on avait quelques petits groupes obscures, si je peux les appeler ainsi, qui faisaient leurs festivals pour des petites ethnies bien précises. Or, il me fallait un festival qui parle de l'identité des peuples de la forêt du Sud en général. C'est comme ça que je me suis illuminée et j'ai pu concevoir cette idée de créer un festival qui va pouvoir regrouper tout le Sud géographique.

 

Quel est le véritable but de cette rencontre ethnographique ?

 

L’objectif principal de ce festival est très simple : ressusciter le savoir-faire ancestral des peuples de la forêt. Le contexte actuel de la jeunesse sudiste sur les pratiques ancestrales laisse à désirer. Une problématique se pose. Après la génération des sexagénaires et celle de nos  parents, qui prendra la relève ? Aujourd'hui, on a beaucoup de jeunes dans nos peuples qui ne savent même pas parler leur langue maternelle et n'ont aucune connaissance de leurs traditions. Ils sont pratiquement incultes, occidentalisés et américanisés. Il est donc question d’initier ces derniers à connaître leurslangues, à s'intéresser aux questions des rites, des us et coutumes. De manière plus explicite, cette rencontre est une transmission des  savoir-faire culturelle sudiste à la nouvelle génération, qui le fera également à son tour.

 

Quelles sont les activités majeures au menu du festival Esulan Meyon ?

 

Les articulations qui vont meubler le festival sont nombreuses. Nous avons le concours Miss Esulan Meyon, le concours du Songon (jeu traditionnel), la compétition de la meilleure découverte culinaire. Ici on ne parle pas de lacuisine moderne ou européenne. Il est question de rentrer dans les souches des anciens repas de nos ancêtres d’il y a 100 ans. A côté de ça, nous avons un concours du meilleur groupe de danse traditionnelle suivi d’une soirée géante avec des artistes bien connus. Pour finir, nous organiserons des ateliers de formation en intelligence artificielle. Comment est-ce qu'on peut utiliser l'intelligence artificielle pour préserver la tradition ? Cette question sera au cœur des débats.

 

Propos recueillis par Justin Nsegue, stagiaire

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