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Cosmétiques au romarin

Bacheré Tchio : « mettre la pression sur le gouvernement »

Enseignant de mathématiques, membre du Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (Corec) et acteur du mouvement OTS, il explique les ressorts de la menace de grève qui pèse sur les examens de fin d’année, baptisée « craie morte ». Les revendications adressées au gouvernement demeurent les mêmes : le statut spécial de l’enseignant, la signature effective de l’arrêté des animateurs pédagogiques, le mécanisme clair et financé pour l’Office du baccalauréat et les travailleurs des parents ou encore la convocation officielle du forum national de l’éducation.

 

En tant que membre du Corec et acteur du mouvement OTS, comment peut-on évaluer la récente grève des enseignants tenue du 22 au 25 avril dans l’étendue du Cameroun ?

La grève des enseignants a été satisfaisante, parce qu’une fois de plus, les enseignants ont suivi le mot d’ordre de grève. Donc le Corec est fier de l’attitude des enseignants. L'objectif était de mettre la pression sur le gouvernement afin qu'il puisse signer le statut particulier qu'il a promis. On a demandé le statut spécial, ils ont dit non (les membres du gouvernement, ndlr), qu'ils vont nous signer le statut particulier plutôt que le statut spécial. Alors, nous attendons donc la signature de ce statut particulier. La grève était justement pour mettre la pression sur le gouvernement parce qu'on a l'impression que le gouvernement traîne le pas.

Cependant, le Corec est en train d’examiner la possibilité d’une nouvelle grève et même du boycott des examensofficiels de fin d'année. A partir de la fin de ce mois de mai, nous aurons les examens de fin d'année et il est possible que les enseignants boycottent ces examens si nous ne voyons pas les signes du gouvernement, si nous ne voyons pas les avancées dans le traitement de ce dossier.

Pourquoi choisir seulement la fin de l’année scolaire, du moins le 3ème trimestre, pour grever ?

Je ne pense pas que ce n'est qu'en fin d'année que les enseignants grèvent. Rappelez-vous que l'année passée, la grève avait commencé en septembre. Les enseignants l’ont initiée l'année scolaire passée qui commençait en septembre. Donc il n'est pas question pour les enseignants d'attendre que la fin d'année. A tout moment, les enseignants peuvent initierune grève et, rappelez-vous, que les enseignants ne font que réclamer ce qui leur revient de droit, les enseignants réclament une justice dans le traitement salarial, les enseignants réclament la signature du statut particulier, les enseignants réclament la tenue du forum national de l'éducation.


Quel profil d’enseignants, ce mouvement de grève défend t-il ? Les enseignants du privé sont-ils concernés ?

Les revendications tiennent en compte les enseignants du privé. C’est pourquoi lors de nos négociations, on tient toujours compte de cela. Ça tient même compte des vacataires qui travaillent dans les établissements publics, même si c’est vrai que lorsque vient le moment de grever, ceux-là n’emboitent généralement pas le pas, que ce soit les enseignants du privé ou les vacataires qui travaillent dans les établissements publics. Certains évoquent la peur du principal ou du proviseur, voire la peur d’être limogé. On essaie de comprendre mais très souvent on essaie aussi d’attirer leur attention. Si eux aussi se levaient en groupe comme on a vu les enseignants se lever avec OTS. Si pendant que les enseignants font OTS, au lieu d’aller travailler jusqu’à faire des cours supplémentaires, pendant que les fonctionnaires grèvent, si eux aussi ils emboitent le pas, les proviseurs seraient obligés de mieux les traiter. Parmi les revendications, on revendique qu’on puisse payer un vacataire d’un établissement publique 12 mois, parce qu’il est inadmissible que celui qui travaille 9 mois se retrouvent pendant les vacances sans salaire.


Propos recueillis par Bertin Bidja

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