Présidentielle 2025 : l’Abbé Bakaba interpelle Paul Biya avec cette lettre
- wilfriedfrancky
- 30 juin
- 3 min de lecture
Dans une lettre ouverte saisissante, un prêtre de Douala appelle le chef de l’État à annoncer son retrait de la course présidentielle

À trois mois du scrutin présidentiel, l’Abbé Etienne Bakaba, prêtre de l’Archidiocèse de Douala et directeur adjoint de la Radio-télévision Veritas, adresse une lettre ouverte au président Paul Biya. Il l’exhorte, avec respect mais fermeté, à ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle prévue pour 2025. Pour lui, l’heure est venue pour le chef de l’État de faire une annonce claire à la Nation.
Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur Paul Biya, Président de la République du Cameroun
Excellence Monsieur le Président,
Je vous prie d’annoncer le plus tôt possible à la Nation camerounaise que vous n’êtes pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Je sais que vous ne l’êtes pas. L’annoncer le plus tôt est l’objet de ma supplique.
Cette décision n’a rien à voir ni avec la Constitution, ni avec la loi électorale, encore moins avec les statuts de votre parti. C’est le fruit du bon sens. Vous n’en pouvez plus, et le repos est un droit de l’homme.
Donnez aux Camerounais qui ont une saine ambition d’insuffler un esprit nouveau dans une patrie nouvelle, l’opportunité de se préparer convenablement à une vraie élection dont le résultat sera accepté par le peuple souverain. Une élection sans violence. C’est un appel et une prière !
“Ceux qui veulent vous voir mourir au pouvoir sont les vrais ennemis du Cameroun”
Ceux qui, depuis le début de cette année, sont en campagne pour qu’un énième mandat soit pour vous l’occasion de mourir au pouvoir sont les vrais ennemis du Cameroun. Le moment venu, ils ne pourront se dérober devant l’histoire.
Ces éternels renards lorgnant le fromage sur le bec du corbeau le font pour eux-mêmes et non pour vous. Ils ne courtisent pas non plus pour l’écrasante majorité de Camerounais qui ploient sous le poids de la misère, de la corruption, des détournements, de l’insalubrité, du tribalisme, du chômage, de l’obscurité, de la sécheresse des robinets, des crimes, des viols, des immondices morales et ménagères, des diplômes sans emploi…
Bref, la litanie de nos malheurs n’est pas l’objet de ma lettre.
“Beaucoup dans votre parti savent que vous n’êtes plus l’homme de la situation”
Au sein de votre formation politique, beaucoup de militants honnêtes savent que vous n’êtes plus l’homme de la situation. Ce n’est pas un désaveu, ce n’est pas une trahison, c’est du pur réalisme.
Mais ces disciples, par peur des répressions ou par pudeur, n’osent pas vous dire stop ! Du moins publiquement. En coulisses, ils sont dans les jeux. Certains traîtres et opportunistes véreux quittent déjà le bateau. Mais quel électeur sérieux peut croire à la conversion d’un traître ? Judas s’est pendu. Ils vivent eux-mêmes leur pendaison politique.
“L’heure est à la transition, pas à l’entêtement”
Que le mandat des grandes opportunités s’achève dans les prochains jours par cette opportunité terminale qui s’offre à vous : celle de ne plus vous représenter. C’est une prière et un vœu. Cette opportunité vous est souverainement possible. Elle me semble providentielle pour le futur proche de notre chère patrie et terre chérie, le Cameroun.
Sincères considérations et vœux de retraite dans le bréviaire et le chapelet comme au bon vieux temps, au séminaire, quand vous marchiez sur les pas du sacerdoce. Beaucoup de Camerounais seront heureux de vous voir serrer la main du 3ᵉ président de la République.
Abbé Etienne BakabaDouala, 30 juin 2025À 3 mois de l’élection présidentielle
Comments