Fecafoot : Motaze tranche et rejette toute compétence pour auditer Samuel Eto’o

Le ministère des Finances se désengage de l’affaire Fecafoot

Face aux accusations croissantes visant la gestion financière de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) sous la présidence de Samuel Eto’o, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a fermement clarifié la position de son département. Auditionné ce mardi 1er juillet 2025 à l’Assemblée nationale par plusieurs députés, il a déclaré sans ambiguïté que son ministère n’a aucune compétence légale pour auditer les comptes de la Fecafoot.

Une structure privée malgré les subventions publiques

Motaze a expliqué que la Fecafoot, bien qu’elle bénéficie de fonds publics, demeure une association de droit privé, ce qui la soustrait au champ d’intervention du ministère des Finances en matière d’audit. « Le ministère n’a pas autorité pour contrôler les comptes de cette structure », a-t-il insisté, mettant ainsi fin aux attentes d’une enquête gouvernementale directe.

Un suivi limité aux subventions

Le ministre a toutefois précisé qu’un agent comptable de son ministère est affecté à la Fédération, uniquement pour assurer le suivi des subventions versées par l’État. « Il nous transmet les informations liées aux financements publics », a souligné Motaze, devant la Commission des finances et du budget. Une nuance qui distingue la surveillance de l’usage des fonds publics d’un véritable audit financier global.

Des accusations graves et des soupçons grandissants

L’attention des députés s’est focalisée sur de présumés virements massifs – plusieurs centaines de millions de FCFA – vers un compte personnel de Samuel Eto’o dans le cadre des matchs contre la Russie, le Mexique et l’Azerbaïdjan. Ces allégations, largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont été évoquées lors de l’audition. Le ministre a cependant fait preuve de prudence, rappelant : « Je me méfie des commentaires rapportés sur les réseaux sociaux ».

Un climat de défiance autour de la gestion de la Fecafoot

Cette sortie du ministre intervient alors que l’opinion publique et plusieurs parlementaires réclament plus de transparence sur la gestion des fonds du football camerounais. Malgré l’insistance de certains députés, Louis Paul Motaze a donc choisi de rappeler les limites juridiques de son action, tout en refusant d’endosser un rôle d’arbitre dans cette affaire brûlante.