Carnet noir : Kouokam Narcisse, de l’humour en flammes, des humorophiles en larmes
- Bertin Bidja
- 15 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours
Le sexagénaire, grande figure de l’humour au Cameroun a succombé des suites de complications chirurgicales après une opération médicale subie le 22 juillet 2025. Plongé dans un coma pendant 18 jours, il finira par ranger sa bibliothèque humoristique et s’éteindre à jamais.

C’est au centre hospitalier universitaire de Yaoundé, que l’âme de Kouokam Narcisse décide de le séparer des vivants. Le 10 août 2025, l’homme robuste à la taille de prince s’est éteint et ne sera plus jamais devant ses nombreux fans et humorophiles. Seules ses œuvres parleront désormais en lieu et place de sa silhouette. Sa mort fait suite à une opération chirurgicale qui aura viré à une complication, l’envoyant dans un coma de 18 jours. L’épisode d’après marquera sa disparition, laissant sa famille nucléaire, sa famille artistique, et tous ceux qui l’ont connu et côtoyé dans de vives consternations. « Papa a été opéré. Les complications qui ont suivi cette opération l’ont plongé dans le coma pendant 18 jours », a confié son fils Franklin Kouokam à la presse.

Ce cador de l’humour et par ailleurs chanteur de blues avait su accorder sa prestance scénique à sa connexion avec son chaleureux public pendant plus de 40 ans. Sa première prestation de professionnel datait alors de depuis le 11 février 1983 à l’institut français de Yaoundé, devenu institut français du Cameroun. Depuis lors il n’a plus jamais quitté cet exercice de faire rire. Son humour est déguisé de satire, qui explore les questions de société et de gouvernance, engagé dans la dénonciation de l’opportunisme politique. Il traitait les mœurs par le rire. Sa riche humorographie aligne comme œuvres : « la voiture diplomatique » qui marque ses débuts au collège. L’un des moments inoubliables de sa carrière ; on a également des pièces comme « le discours dort » qui continu de convoquer le regard du public sur l’actualité, « appelez-moi honorable », « le match nord-sud », « le Mbongo Tchobi », « le téléphone circulaire », « le match d’or de l’année » et bien d’autres titres bien connus. Pour susciter de la verve des générations futures, Kouokam Narcisse a également commis quelques ouvrages livresques en rapport avec l’humour, notamment « j’apprends vite à rire » et « mon livre unique comique ».

Son décès a suscité de nombreuses réactions, tant pour les humorophiles que les humoristes. Plusieurs internautes se souviennent de quelques extraits de ses sketchs, notamment « Il faut phacmacie nous avons beaucoup de maladies ici. Ta maman est malade elle a fait l’examen de sida elle a échoué » laissé en commentaire dans publication sur Facebook par Hélène Lobe qui le trouvait très drôle. Elle n’a pas d’ailleurs manqué d’adresser ses condoléances à la famille nucléaire. Même souvenir pour Mba Olivier qui avoue que le Cameroun sait engendrer des légendes. Lui aussi partagé un extrait de Kouokam, sur « Madame delarozière votre nouvelle Gouvernante, elle vous cuit bien ???? Il vous faut qu'elle vous cuit les biens nurritures... Les omelettes avec les œufs sur ça », peut-on lire…
Narcisse Kouokam, décédé à l’âge de 63 ans avaient des œuvres sont très appréciées même au-delà des frontières camerounaises. Le ministère des arts et de la culture, attristé, n’a pas manqué d’annoncer officiellement sa disparition dans un communiqué datant du 13 août 2025. Pour l’heure, l’on attend le programme des obsèques.
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