Cameroun – Santé : l’industrie pharmaceutique en chute libre

Un secteur vital fragilisé

L’industrie pharmaceutique camerounaise traverse une crise préoccupante. Selon l’Ordre national des pharmaciens, cité par le quotidien Mutations, la production locale de médicaments est en chute libre. Ce ralentissement, qui s’aggrave au fil des années, réduit considérablement la capacité du pays à assurer son autonomie sanitaire et à protéger efficacement la population en cas de crise majeure.

Une dépendance grandissante aux importations

Face à cette faiblesse structurelle, le Cameroun se retrouve de plus en plus dépendant des importations de médicaments et de produits pharmaceutiques. Cette dépendance accroît les risques en cas de rupture de la chaîne d’approvisionnement mondiale, comme cela a déjà été observé lors de la pandémie de Covid-19. Dans un contexte où les pays producteurs privilégient souvent leur marché intérieur en période de crise, cette fragilité pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la santé publique.

Des risques accrus pour la riposte sanitaire

Si cette situation perdure, le Cameroun risque de ne pas disposer des moyens nécessaires pour répondre efficacement à une épidémie ou une pandémie future. La lenteur dans l’accès aux traitements, la flambée des prix due aux importations et la pénurie possible de médicaments essentiels pourraient exposer la population à des dangers sanitaires majeurs.

L’alerte des professionnels de santé

Face à ces menaces, les pharmaciens camerounais tirent la sonnette d’alarme. Ils estiment urgent que les pouvoirs publics et les acteurs privés s’engagent dans une véritable relance industrielle. Cela passe par le renforcement des capacités de production locales, la mise à disposition de financements adaptés, mais aussi par des réformes visant à moderniser et sécuriser la filière.

Un appel à un sursaut industriel et politique

Pour les experts du secteur, seule une stratégie nationale forte et cohérente permettra au Cameroun de garantir sa souveraineté pharmaceutique. Sans ce sursaut, le pays restera désarmé face aux urgences sanitaires de demain, mettant en péril la santé de millions de citoyens.