Cameroun : 8,7 millions d’élèves attendus pour la rentrée scolaire malgré grève et tensions sécuritaires
- wilfriedfrancky
- 8 sept.
- 2 min de lecture
Une rentrée nationale sous la pluie et l’affluence

Ce lundi 8 septembre 2025 marque le coup d’envoi officiel de l’année scolaire 2025-2026. Après trois mois de vacances, les élèves de la maternelle, du primaire et du secondaire reprennent le chemin des classes.
À Yaoundé, la capitale, l’ambiance matinale était marquée par une forte affluence aux arrêts de taxis et motos. Sous une pluie battante, des milliers de jeunes vêtus de leurs tenues scolaires tentaient de rejoindre leurs établissements dès 7 heures, signe de l’importance accordée à ce rendez-vous.
Selon les chiffres communiqués par le ministère des Enseignements secondaires, plus de 8,7 millions d’élèves sont attendus dans les écoles à travers le pays.
L’implication du gouvernement
Pour s’assurer du bon déroulement de cette rentrée, la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, effectue ce lundi une tournée dans plusieurs établissements scolaires de Yaoundé.
Dans les régions, les délégués régionaux, départementaux et d’arrondissement ont reçu instruction de superviser le démarrage des cours et de rapporter toute difficulté rencontrée. L’objectif : garantir une rentrée effective et réduire les retards.
Une rentrée perturbée par la grève des enseignants
Malgré l’enthousiasme visible des élèves, un nuage plane sur l’année scolaire. Le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (CECA) a lancé l’opération « Craie morte », une grève illimitée débutant ce même 8 septembre.
Les enseignants revendiquent :
La signature et l’application du statut spécial de l’enseignant, incluant les professeurs d’EPS.
La tenue d’un Forum national de l’éducation.
Le paiement des primes dues aux animateurs pédagogiques et conseillers d’orientation.
La régularisation de la situation des vacataires du primaire et du secondaire.
Le règlement des vacations liées aux examens de l’Office du Baccalauréat du Cameroun.
Cette mobilisation risque de perturber les premières semaines de cours, voire d’impacter durablement l’année si un dialogue n’est pas engagé.
Sécurité : un contexte tendu dans plusieurs régions
La rentrée intervient dans un climat sécuritaire préoccupant.
Dans le Sud-Ouest, huit militaires ont perdu la vie samedi dernier dans la localité de Malende après l’explosion d’un engin improvisé. Les séparatistes armés continuent de s’opposer à l’ouverture des écoles, plongeant les parents dans l’incertitude.
Dans l’Extrême-Nord, une attaque de Boko Haram a fait cinq morts et onze blessés au cours du week-end, confirmant que cette région reste l’une des plus exposées aux violences.
Ces incidents rappellent que, pour de nombreuses familles, envoyer un enfant à l’école reste un acte de courage.
Une année pleine de défis
Entre l’enthousiasme des élèves, les revendications des enseignants et les menaces sécuritaires persistantes, l’année scolaire 2025-2026 s’annonce difficile mais déterminante. Pour les autorités comme pour les familles, la priorité reste de garantir la continuité de l’éducation, perçue comme un levier essentiel pour l’avenir du pays.










Commentaires