Scrutin présidentiel de 2025: Un fauteuil, pour une kyrielle de candidats
- Olivier Mbessité
- 14 janv.
- 3 min de lecture

A cette période pré-électorale, le landerneau politique est surexcité, des joutes oratoires sont perceptibles entre les différents acteurs politiques, synonyme de la vitalité de la démocratie et des multiples enjeux.
L’élection présidentielle cristallise l’attention des Camerounais, et de la communauté internationale. Uneéchéance cruciale et importante pour l’avenir du Cameroun à l’ère du multipartisme depuis les années 1992. Pour l’heure, les débats sur la candidature du président de la République Paul Biya aux affaires depuis 1982 animent les médias et les réseaux sociaux. Son discours du 31 décembre 2024 à la nation a enflammé l’espace public lorsqu’il déclarait : « Je suis particulièrement sensible au soutien massif que vous n’avez cessé de m’apporter toutes ces années. (…) votre confiance m’honore et me sert de boussole dans l’action que je mène à la tête de notre cher et beau pays ».
Pour des nombreux analystes politiques l’homme du « Renouveau » 42 ans au pouvoir et âgé de 92 ans serait candidat à sa propre succession. Il sera réélu ainsi pour la sixième fois 1992, 1997, 2004, 2004, 2018 et 2025 ? Selon Dr Sylvestre Noah, enseignant de sociologie politique à l’Université de Yaoundé I Ngoa Ekellé, l’effervescence autour de cette élection n’est pas nouvelle. « Lors de l’échéance électorale présidentielle, onobserve toujours une effervescence des différents acteurs concernés ou intéressés. Une ébullition qui s’illustre d’avantage par des joutes oratoires et la flambée des discours qui prennent des connotations violentes ». D’après l’analyste, la question qu’il se pose est de savoir si cette ambiance peut conduire à un horizon nouveau que celui nous connaissons depuis 1992. Sans être pessimiste il dit : « Il y aura une élection, mais ce qu’on peut dire est que vue des différentes forces en présence les mêmes choses risquent de se reproduire.
Puisqu’on a le même candidat au pouvoir qui est là, c’est le candidat naturel et en face on voit les acteurs de l’opposition se démêler comme ils peuvent, pour essayer d’exister». Il poursuit en conseillant en disant : « pour exister pour les partis de l’opposition ne doivent pas tenir compte des valeurs morales et éthiques, il faut exister par des moyens d’anti jeu. La morale est donc très mal placée pour tenter de juger les uns et les autres par rapport aux méthodes qu’ils utilisent pour soit continuer à dominer la scène politique ou alors travailler avec l’hégémonie qui est là ».
Candidature unique

A l’instar des élections précédentes, jusqu’ici, il n’y a pas de candidature unique de l’opposition. L’opposition va une fois à cette élection en rang dispersé. Celle-ci est incapable de fédérer leurs énergies pour venir à bout de la toute puissante machine qui est le RDPC (rassemblement démocratique du peuple camerounais). Les leaders de l’opposition ne tirent pas des leçons de leurs déconvenues aux différents scrutins. Selon Sylvestre Noah au regard de l’inertie de l’opposition, il est loin de penser « la scène politique camerounaise du point de vue de la dichotomie ».Tous ces acteurs politiques de l’opposition se ressemblent.
Selon le sociologue, le Cameroun de demain si nous voulons le porter au firmament, il y a des tares à travailler. Et ces tares sont partagés tant par ceux qui gouvernent, et ceux qui aspirent au pouvoir. « Ils sont tous des amis, il existe des relations incestueuses entre les le régime et les partis de l’opposition ».
Enjeux
Les enjeux sont pluriels pour ce qui est de l’élection présidentielle de 2025. Selon l’analyse du sociologue, le régime du renouveau est à sa fin. Le grand challenge c’est après l’homme de 1982.Les esprits les plus lucides doivent préparer la relève, pour un Cameroun nouveau. « Il faut que les Camerounais de tous les bords se réveillent pour le Cameroun de demain, préparer le pays de demain est une mission collective, pour y parvenir il faut que l’on fasse le diagnostic sur les tares telles que l’incivisme et l’indisciplinequi plombent le pays », pense-t-il. Dans la même veine, Dr Basile Ngono, philosophe, éthicien bioéthicien renchérit : « Rien de grand ne se fera sans la puissance du collectif et la fin des divisions. Pour conquérir les cœurs des Camerounais, il faut une politique digne de ce nom et proposer non pas le chaos, mais une république exemplaire dont la visée est la vie bonne ».
Olivier Mbessité










Commentaires