top of page
Logo du Journal AFRIQUE EN EVEIL
Cosmétiques au romarin

Restriction de voyages : 22 pays africains dans le viseur de D. Trump

L’administration de la Maison Blanche prépare une nouvelle vague de mesures visant 43 pays dont la plupart est en Afrique.

Dans la continuité des décisions prises dès le début de son mandat, Donald Trump entend renforcer les restrictions d’entrée aux États-Unis pour des ressortissants de plusieurs pays jugés à risque. Selon des informations révélées par The New York Times, 43 pays seraient concernés par cette mesure en préparation, parmi lesquels figurent 22 nations africaines. Ces pays seraient classés en trois catégories (rouge, orange et jaune) en fonction de leur niveau de conformité aux exigences sécuritaires américaines.

Les pays figurant dans la catégorie rouge, la plus sévère, verraient leurs ressortissants interdits d’entrée sur le territoire américain. A ce stade, la Libye et le Soudan apparaissent sur cette liste rouge, confirmant une tendance à l’exclusion déjà amorcée par les précédents décrets migratoires de l’administration Trump. La deuxième catégorie, en orange, concernerait des nations comme l’Érythrée, la Sierra Leone et le Soudan du Sud. Pour ces États, l’obtention de visas deviendrait une exception plutôt que la règle, limitant drastiquement les possibilités de voyage vers les États-Unis.


La troisième catégorie, en jaune, comprendrait 16 pays africains, parmi lesquels le Burkina Faso, la République du Congo, la Rd Congo, le Bénin, le Tchad et le Mali. Contrairement aux deux premiers groupes, ces nations bénéficieraient d’un sursis de 60 jours pour se conformer aux exigences américaines en matière de partage d’informations sur les voyageurs et de délivrance des passeports. Passé ce délai, en l’absence d’améliorations jugées suffisantes par Washington, elles risqueraient de basculer vers les catégories plus strictes. Si l’administration Trump justifie ces restrictions par des impératifs de sécurité et de lutte contre l’immigration illégale, cette nouvelle offensive s’inscrit également dans un contexte politique particulier.

À l’approche de l’élection présidentielle américaine de 2024, le président républicain cherchait à mobiliser sa base électorale en affichant une fermeté accrue sur les questions migratoires. Ce durcissement s’apparentait à une extension du décret migratoire de 2017 qu’il avait pris lors de son premier passage à la Maison Blanche. Ce texte visait déjà plusieurs pays à majorité musulmane, suscitant une vive polémique aux États-Unis et à l’international.


L’impact de ces mesures sur les pays africains concernés pourrait être considérable. Au-delà des restrictions de voyage pour les citoyens, ces sanctions pourraient affecter les relations diplomatiques et économiques entre les États-Unis et certaines nations africaines. Plusieurs de ces pays entretiennent des liens commerciaux stratégiques avec Washington, notamment en matière d’importation de ressources naturelles ou de coopération en matière de sécurité. En durcissant sa politique migratoire à leur encontre, l’administration Trump prend le risque de fragiliser ces partenariats.


Une contestation en sourdine

Face à cette initiative, peu de réactions officielles ont pour l’instant été enregistrées du côté des gouvernements africains. Cette retenue pourrait s’expliquer par la prudence diplomatique, certains États préférant négocier discrètement avec Washington pour éviter d’être relégués dans les catégories les plus restrictives. Néanmoins, la mise en œuvre définitive de ces mesures pourrait provoquer des tensions et alimenter un sentiment d’injustice, notamment chez les populations concernées.

Les Etats-Unis n’en sont pas à leur première tentative de limitation des flux migratoires en provenance d’Afrique. Ces nouvelles restrictions confirment une tendance de plus en plus marquée à la fermeture des frontières américaines aux ressortissants de pays jugés vulnérables ou instables. Si elles sont validées par la Maison-Blanche, elles risquent de creuser un peu plus le fossé entre Washington et le continent africain.


Alain Leuwat

Comentarios


bottom of page