Quand la politique devient spectacle : l’alerte de Jean Bruno Tagne
- wilfriedfrancky
- 5 mai
- 2 min de lecture
Un climat d'indignation grandissante
Le Cameroun est une fois de plus secoué par une polémique qui révèle les profondes fissures de son appareil politique. Jean Bruno Tagne, journaliste et analyste respecté, sort de sa réserve pour dénoncer publiquement ce qu’il qualifie de dérives graves au sein du gouvernement, pointant directement le ministre Momo Jean de Dieu. À travers un message sans détour, il alerte sur la banalisation des comportements inacceptables dans les hautes sphères de l’État.

Les ministres d’antan : quand la fonction commandait le respect
Dans un passé pas si lointain, les membres du gouvernement camerounais étaient sélectionnés avec rigueur. Leur intégrité, leur discrétion et leur sens du devoir forçaient l’admiration. On se souvient de ces hauts fonctionnaires dont la parole pesait, et dont les familles adoptaient une sobriété de vie à l’image du rôle qu’ils incarnaient. Être ministre, c’était avant tout servir, pas se servir.
Un virage inquiétant vers l’arrogance et l’exhibition
Selon Jean Bruno Tagne, cette époque semble révolue. Il dénonce une nouvelle classe dirigeante plus soucieuse de luxe, de buzz et de réseaux sociaux que de service public. Villas somptueuses, véhicules hors de prix, voyages extravagants et mise en scène d’une richesse injustifiée : voilà, selon lui, la vitrine actuelle d’une élite déconnectée. Pendant ce temps, une grande majorité de Camerounais lutte pour survivre dans un quotidien marqué par les pénuries, le chômage et la précarité.
La morale publique sacrifiée sur l’autel du clientélisme
Ce que Tagne met en lumière, c’est bien plus qu’un simple excès de zèle ministériel. Il parle d’un système devenu complice de ses propres failles : la collusion avec des individus au passé trouble, l’ascension de personnages sans repères moraux, et une gouvernance de façade cachant une réalité bien plus cynique. Pour lui, ces dérives ne sont plus des cas isolés, mais les symptômes d’un État en perte de repères. « L’État est en brousse », lâche-t-il, avec une gravité glaçante.
Biya, la promesse oubliée
En 1982, Paul Biya promettait un renouveau moral et institutionnel. Cette ambition, répétée à maintes reprises, devait tourner la page des abus et faire naître une nouvelle ère de transparence. Quatre décennies plus tard, force est de constater que les promesses se sont évaporées dans les méandres de la corruption, de l’impunité et du favoritisme. Tagne n’hésite pas à qualifier cet échec de « lamentable », accusant directement le sommet de l’État d’avoir fermé les yeux sur la dégradation.
L’urgence d’un réveil collectif
Dans cette prise de parole qui résonne comme un cri d’alarme, Jean Bruno Tagne n’appelle pas seulement à dénoncer, mais à reconstruire. Il réclame un sursaut éthique : des enquêtes impartiales, des nominations basées sur la compétence et des sanctions contre les fauteurs de trouble institutionnel. Pour lui, seule une volonté politique réelle et partagée permettra d’arrêter l’hémorragie morale qui vide l’État de sa substance.
Conclusion : une bataille pour la dignité
Ce n’est pas un simple coup de gueule, c’est un appel au sursaut national. Si le pays veut redresser la barre, il devra d’abord reconquérir le respect de ses propres institutions. Et cela commence par une exigence simple, mais puissante : l’exemplarité.










Commentaires