Présidentielle 2025 : Le « Groupe de Douala » a débuté les consultations

À l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, le paysage politique camerounais est en effervescence. Une initiative notable émerge : le Groupe de Douala, qui plaide pour la désignation d’un candidat unique de l’opposition afin de maximiser les chances de victoire contre le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), au pouvoir depuis plus de quatre décennies.

Ce vendredi, ce groupe a livré les résultats de ses premières consultations. Après avoir rencontré 5 leaders de l’opposition déjà déclarés candidats. Maurice Kamto du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF), Akere Muna copté par le parti Univers et Patricia Tomaino Ndam Njoya de l’Union démocratique du Cameroun (UDC).

Si quatre candidats ont reçu favorablement l’initiative, Joshua Osih s’est montré un peu réticent, arguant qu’une nouvelle annonce pourrait bouleverser la dynamique de preparation de l’élection dans laquelle s’est lancée le SDF. Toutefois, le député a dit être ouvert à la discussion. Le « Groupe de Douala » va poursuivre les consultations auprès de la vingtaine d’autres candidats déjà déclarés.

Le Groupe de Douala : une coalition pour le changement

Le Groupe de Douala est une coalition informelle regroupant des figures politiques, des intellectuels, des membres de la société civile et des chefs d’entreprise basés principalement dans la capitale économique du Cameroun. Parmi ses membres influents figurent des personnalités telles que Jean-Michel Nintcheu, député et figure de l’opposition, Cyrille Sam Mbaka, Anicet Ekane, ainsi que des représentants de divers partis politiques et organisations non gouvernementales.

Cette coalition a récemment publié une déclaration appelant à l’unité de l’opposition en vue de la présidentielle de 2025. Leur objectif est clair : éviter la dispersion des voix et présenter une alternative crédible au régime actuel.

Les défis de l’opposition camerounaise

L’opposition camerounaise fait face à plusieurs obstacles majeurs qui entravent son efficacité :

• Fragmentation politique : Depuis le retour au multipartisme en 1990, le Cameroun a vu une prolifération de partis politiques, avec près de 300 formations enregistrées. Cette multiplication a souvent conduit à une dispersion des voix et à une incapacité à former des coalitions solides. 

• Transhumance politique : Des alliances opportunistes entre certains partis d’opposition et le RDPC ont affaibli la crédibilité de l’opposition. Des figures de l’opposition ont parfois rejoint le gouvernement en échange de postes, diluant ainsi le message de changement.

• Défis institutionnels : Le système électoral camerounais est souvent critiqué pour son manque de transparence et d’équité. Des cas de fraudes électorales, comme la disparition de l’activiste Yérima Djoubaïrou après avoir dénoncé des irrégularités, soulignent les risques auxquels sont confrontés les opposants. 

• Crise anglophone : Depuis 2017, les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont en proie à un conflit armé entre les forces gouvernementales et des groupes séparatistes. Cette crise complique davantage le climat politique et rend difficile l’organisation d’élections inclusives et pacifiques. 

Vers une candidature unique ?

Le Groupe de Douala propose la mise en place d’une plateforme de concertation pour désigner un candidat unique, basé sur des critères de représentativité, de programme politique et de capacité à mobiliser l’électorat. Cependant, les divergences idéologiques et les ambitions personnelles pourraient compliquer la réalisation de cette unité.

Guy Etom