Politique nationale d’action pour la migration de main-d’œuvre du Cameroun fondée sur les droits et sensible au genre
- Clément Noumsi
- 9 déc. 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 déc. 2024

L’hôtel Djeuga Palace de Yaoundé accueille du 9 au 10 décembre 2024 un atelier de deux jours sur le dialogue politique sur l’harmonisation des indicateurs du projet de plan d’action pour la migration de main-d’œuvre et la validation du mécanisme de coordination pour la mise en œuvre de la politique nationale de migration de main-d’œuvre du Cameroun sensible au genre.
Engagé depuis deux ans dans la rédaction d’un document référence, le Cameroun s’est résolu à laisser une empreinte indélébile dans le monde du travail devenu un village planétaire en créant ce cadre d’échanges multi acteurs afin de doter le pays d’un document stratégique qui a des fenêtres pour une probable révision.
La migration étant liée à la condition humaine, il est important de constater qu’il y a des réalités qui s’imposent à nous avec le vieillissement de la population dans les pays du Nord, l’avènement de la ZLECAF, la mobilité Sud-Sud qui n’est pas la moindre sans oublier la migration vers le Moyen Orient avec son lot de dérapages.
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Pour le représentant du premier ministère, il y a quatre points essentiels qui doivent être pris en compte à savoir : la protection sociale du travailleur immigrant : la lutte contre le trafic des migrants et la traite des humains à travers des pseudos opérations de placement de main- d’œuvre à l’étranger ; la promotion de l’approche santé pour le retour volontaire de la diaspora afin de faire profiter le pays de leurs expériences et enfin la régulation des mouvements migratoires. Pour le représentant résident de l’OIM, il faut adopter quelque chose de pertinent tout en ouvrant des perspectives en vue d’adapter à tout moment avec le document à la réalité ambiante.
Les indicateurs de suivi sont fondamentalement importants pour sa mise en œuvre. Le retour à la paix est un élément essentiel en espérant que l’expérience Colombienne permettra d’avoir un retour à la paix comme vous les avez ; trois régions qui sont en crise pour un développement inclusif des communautés.
L’apport de la diaspora doit être dominant pour nous assurer dans une approche coordonnée des acteurs soit bien intégrée. Mme le chef de la division des normes et de la coopération internationale du travail précise qu’en relation avec l’INS, toutes les observations ont été prises en compte, les contributions de toutes les parties prenantes ont été prises en compte et le gouvernement présente sa gratitude aux différents partenaires l’OIM, l’Union Africaine, qui sont à nos côtés depuis le début de cette aventure.
Réactions

Mme Angélique Mbouzi Ahanda épse Abah, chef de la division des normes et de la coopération internationale du travail au Mintss
« Notre atelier porte sur l’adoption de notre politique nationale de migration de main-d’œuvre qui a été déjà conçu avec l’aide de l’Union Africaine dans le cadre d’un programme sur l’amélioration de la gouvernance des migrations de main-d’œuvre en Afrique. Mais il était donc question que cette politique qui a été pensé par le Cameroun pour le Camerounpuisse avoir une adoption inclusive et participative de toutes les parties prenantes de sa mise en œuvre. C’est au cours de cet atelier que nous tenons aujourd’hui que les parties prenantes vont se prononcer sur l’effectivité de la prise en compte de leurs attentes réelles, sur la pertinence des indicateurs des attentes qu’elles ont émises et sur l’opérationnalisation effective de la budgétisation, l’analyse de financement est très importante car la migration n’est pas toujours perçue comme telle pourtant c’est un élément du développement. La migration demeure un draineur de richessecar la main-d’œuvre est le principal élément du développement. Nous savon tous que l’approche du travail actuel est centré sur l’humain. On peut avoir les machines, les algorithmes ou les logiciels il y a toujours la main humaine qui doit intervenir et toutes ces mutations nous interpellent. Le Cameroun a fait partir ses enfants qui peuvent revenir pour apporter leurs contributions pour son développement mais de même il y a aussi des étrangers qui sont venus. Aujourd’hui le monde étant devenu un village planétaire, la mobilité a besoin d’être encadrer et nous avons pensé que pour mettre en œuvre, il est nécessaire d’adopter ce document pour des migrations ordonnées et régulières afin mettre en œuvre ce pacte mondial que nous avons signé c’est l’objet de l’atelier de ce jour afin d’être pertinent et être au service du développement du Cameroun ».

Abdel Rahmane Diop, représentant résident de l’OIM chef de mission
« Le gouvernement du Cameroun a fait montre d’un leadership extraordinaire sur la scène africaine même internationale en adoptant le principe pour une politique nationale sur la mobilité de la main-d’œuvre. A partir du moment où un pays prend cet engagement, il est du devoir du système des nations unies et en particulier au niveau de l’agence en charge des migrations, nous devons accompagner l’Etat dans l’adoption d’une politique soit pertinente, inclusive et qui mobilise un ensemble d’acteurs déterminant pour la mise en œuvre de cette politique. Nos attentes en tant que système des nations unies, c’est ce leadership que le gouvernement exprime déjà et notre mise à disposition pour l’accompagner pour l’adoption. Dans une première démarche, le problème est d’avoir un document de politique sur la mobilité de la main-d’œuvre qui soit pertinent, inclusif qui prenne en compte les questions de genre et des droits humains. Je pense que nous nous inscrivons dans cette démarche et d’accompagnement technique pour nous assurer qu’un certain nombre de principe soit pris en compte et que les actualités du Cameroun soient prises en compte. Comme le cas des déplacés internes près d’un million de camerounais, la crise du NOSO, comment faire que le travail soit une solution et vienne compléter les efforts du gouvernement pour un retour définitif à la paix. Une fois adopté, le document fera l’objet d’une budgétisation et nous les partenaires des nations unies, la diaspora et les privés nous allons mettre la main à la pâte pour une meilleure mise en œuvre ».

Louis Pierre Mouangue, secrétaire général de la CSAC
« Notre souci est que notre pays puisse mettre en œuvre les lois et règlements ratifiés dans le cadre des relations internationales. Il est question du respect et d’une application stricte des textes par certains employeurs et c’est là où nous intervenons. Nous sommes d’ailleurs d’accord avec les lois du pays. Nous sommes l’un des rares pays à avoir sa politique migration et ceci est un avantage et nous voyons un certain nombre d’actions à faire. Par exemple, il est important la mise sur pied d’un centre d’informations pour les migrants (arrivants ou partants) afin de comprendre la conduite à tenir dans son pays d’accueil. Nous avons constaté que les migrations Sud-Sud sont plus importantes que
Nord-Sud comme on veut nous le faire croire ».
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Clément Noumsi










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