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Cosmétiques au romarin

Géopolitique africaine: L’Afrique se démarque sur la scène mondiale

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L’auteur Maurice Simo Djom dans l’ouvrage « L’Etat de l’Afrique 2024 », invite les Africains à s’approprier, changer et repenser le narratif du continent pour mieux présenter les nouveaux rapports des forces qui se construisent.  


L’amphi 250 de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) de Yaoundé a accueilli le 20 novembre dernier la conférence-dédicace de l’ouvrage « L’Etat de l’Afrique 2024 ». A travers cette parution, le Dr MauriceSIMO DJOM s’échine sous sa plume d’Africain, à présenter les dynamiques du continent dans un contexte multipolaire. Pour ce faire, il souhaite restituer de manière authentique, lenarratif biaisé de l’Afrique, présenté jusqu’ici par d’autres.

Une tendance considérée de « morbide et suicidaire »,dénonce le préfacier de l’ouvrage le Pr Jean-Emmanuel Pondi.« Les africains que nous sommes avons le devoir, l’impérieuse nécessité de présenter nous-mêmes notre situation dans le monde. Il est inadmissible qu’aujourd’hui nous nous referions aux ouvrages publiés par les autres pour savoir comment va l’Afrique et où va-t-elle », s’insurge l’auteur. Il poursuit : « l’ouvrage est une collection qui vise à donner la parole aux Africains pour qu’ils relatent comment va l’Afrique, parce que lorsqu’on prend les manuels de géopolitique écrits par les occidentaux, ils parlent du Moyen-Orient, de l’Asie, de l’Europe, de l’Atlantique Nord, des Etats-Unis, l’Afrique c’est en annexe de cinq ou six pages avec des clichés et des biais. Nous disons que cela nous dessert et est à l’origine de certaines de nos défaites géopolitiques, géoéconomiques et géostratégiques ».


Pour mieux exprimer et comprendre le positionnement de l’Afrique à l’échelle mondiale « nous avons besoin de notre encyclopédie du monde, nous devons savoir prendre la parole, dire quelles sont les dynamiques qui travaillent les sociétés africaines, et savoir où est ce que les sociétés africaines vont et comment elles se déploient », laisse-t-il entendre, très engagé.


Structure de l’ouvrage


L’œuvre renferme 306 pages, elle s’articule sur sept dynamiques significatives, identifiées en 24 tendances isolées. Il s’agit entre autres de : la Bataille de Niamey, l’année où le Sahel a confirmé sa révolution, la Guerre, les conflits, les crises de rivalités, le troisième thème s’intitule, l’Afrique dans le monde, le quatrième l’Afrique de l’intégration, le cinquième thème est Mémoires, identités imaginaires, ensuite Elections et démocratie et enfin Economie et finance. Selon l’auteur, le mouvement final qui a travaillé l’année 2023, c’est « l’agrandissement des marges de manœuvres de l’Afrique, à l’instar du départ de la révolution de Niamey, le 15ème sommet des Brics en juillet à Johannesburg dont deux pays africains ont intégré le groupe.

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L’Afrique est membre du processus qui est en train de favoriser, de générer les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). A partir des faits observés, l’on peut dire que rien ne sera plus comme avant. L’Afrique, loin d’être ce spectateur passif essaie autant que faire se peut,de faire bouger les lignes, pour faire entendre sa voix sur la scène mondiale. En revanche, lorsqu’on regroupe les tendances et les dynamiques on se rend compte qu’il se dégage un mouvement général » affirme-t-il.


La situation de l’Afrique dans la mondialisation est précaire,elle est un acteur passif, parce que les règles ont été définies en son absence, notamment lors de la Conférence de Berlin(1884). Après 140 ans aujourd’hui, après la conférence de Yalta (1945) et la conférence de Brettonwoods, son rôle marginal dans le jeu mondial doit prendre fin.

D’après l’auteur, Il est possible d’aller progressivement pas à pas, en utilisant les ressources et l’intelligence pour éduquer les Africains, afin d’adopter des comportements idoines, face au monde. De fait, poursuit-il, « sur la scène internationale,nous n’avons pas d’amis. Tous ceux qui viennent vers l’Afrique, ont une stratégie. Dès lors, il importe à l’Afrique d’avoir la sienne. », martèle-t-il. L’ouvrage est édité par la maison Afrédit S.A. La note de lecture faite par le Professeur en géostratégie Joseph Vincent Ntuda Ebode, vante ses mérites en ces termes : « l’ouvrage est opportun parce qu’il saisit à sa manière l’Afrique de 2023, il s’agit de faire une rétrospective et plus loin, une prospective ». Selon Pr Jean-Emmanuel Pondi, l’ouvrage traite des sujets intéressants avec pour encrage, les évènements de l’Afrique de l’Ouest qui est le dénominateur commun du futur de l’Afrique. L’œuvre aborde cette thématique à partir d’une « perspective africanocentrée », conclut-il.


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Dr Maurice SIMO DJOM, auteur Camerounais

« L’Afrique agrandit ses marges de manœuvre d’années en années il y a un effort de s’approprier son histoire au niveau de la géopolitique »

« Il est question pour nous, de corriger les incongruités qui se retrouvent sur la place scientifique dans l’analyse géopolitique de la situation de l’Afrique. Il s’agit en outre, de donner à l’Afrique et au reste du monde, une perspectivegéopolitique, qui présente les dynamiques qu’on observe sur le terrain en Afrique. Il s’agit pour nous, de dire comment se porte l’Afrique et où va l’Afrique. C’est la raison du titre « l’état de l’Afrique 2024 ». Nous allons chaque année,présenter la photographie de l’Afrique et ce qui a changé par rapport à l’année précédente. A l’avenir, nous aurons une nouvelle édition « l’état de l’Afrique en 2025, 2026 ». L’ouvrage, de manière empirique, s’inspire de la réalité. Les gens avaient une perspective plutôt théorique de l’Afrique. Ils avaient des pieds liés à l’histoire coloniale de l’Afrique et ils représentaient l’Afrique d’une manière conforme aux fantasmes coloniaux. Aujourd’hui, les choses changent, parce que nous collectons les données et rendons compte de la réalité. C’est pourquoi les sept parties du livre sont consacrées aux représentations collectives, aux imaginaires collectifs, à la façon dont les Africains se pensent et se projettent dans le monde. L’Afrique agrandit ses marges de manœuvre progressivement, même si l’on a tendance à croire que c’est un spectateur passif. En revanche d’années en années, il y a un effort de s’approprier son histoire au niveau de la géopolitique ».


Propos recueillis par Olivier Mbessité

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