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Cosmétiques au romarin

GPFM 2025 : l’Ordre National des Architectes du Cameroun se réjouit du thème de la 6e


édition qui porte sur l’architecture.

Edith Flaure MIPO TCHINKOU, architecte et promotrice culturelle, a été la représentante de l’ONAC au cours de la conférence de presse du grand prix francophilie des médias, tenue le 16 juillet 2025 à la salle des banquets au MINAC. Une occasion qui lui a permis de s’exprimer sur la collaboration avec le réseau des journalistes culturels du Cameroun et partager l’état des lieux de l’architecture au Cameroun.


Le 6e rendez-vous du grand prix francophilie des médias célèbre l’architecture, que représente une telle initiative pour l’ordre national des architectes du Cameroun ?

Pour l'Ordre national des architectes du Cameroun, c'est déjà une satisfaction exprimée de voir que des journalistes qui sont là pour promouvoir l’architecture et éduquer les masses. Parce qu'il faut dire que le rôle premier du journalisme, c'est l'éducation. Ces personnes qui sont là pour l'éducation ont penser à parler d'architecture parce que l'architecture estd'utilité publique, ça ne peut qu'être notre satisfaction de savoir que des journalistes, qu'un réseau de journalistes s'intéresse à la question. C'est pour ça que nous avons tenu à être présents, à accompagner cette initiative parce que ça nous permettra de travailler, de collaborer pour qu'ensemble nous puissions éduquer. L'un des rôles principaux de l'architecte ou alors de l'architecture, c'est d'éduquer sur l'importance de cette profession. Parce que si vous faites le ratio au Cameroun depuis la création de l'Ordre national des architectes, nous sommes actuellement depuis 1962, nous sommes à 825 architectes inscrits au tableau de l'Ordre. Quand vous faites le ratio de 825, on a environ 428 qui sont actifs. Ça veut dire que certains sont décédés, d'autres ne sont plus capables ou alors ne payent plus leurs cotisations. Donc on a environ 430 actifs.Le ratio fait, révèle qu’on a un architecte pour près de 100 000 Camerounais. Vous comprenez donc que pour que les Camerounais sachent ou alors soient au courant de l'existence du rôle des architectes, il faudrait faire une faute de communication. Et cette forte communication va donc participer de l'éducation, de la sensibilisation pour que les pouvoirs publics, pour que le citoyen lambda prenne conscience du rôle des professionnels et qu'on sache que c'est important d'aller vers les professionnels quand on a besoin de construire un cadre de vie.

Comment se porte l'architecture au Cameroun ?

Je dirais que l'architecture au Cameroun se porte comme le Cameroun. Pour la petite histoire, nous venons de célébrer nos 50 ans. C'était du 5 au 10 mai 2025. Il faut dire que l'Ordre national des architectes a été créé en 1975. Mais avant 1975, les prémices existent depuis 1947 où on fait la loi sur l'exercice de la profession d'architecte sur les territoires français d'outre-mer. Le Cameroun, en ce moment, fait partie de la SDN. Donc, on pense déjà à protéger cette profession. Mais en 1958, il y a la loi sur le décret sur le relèvement des honoraires des architectes qui est signé par le premier ministre. C'est le 1er janvier 1958, signé par le premier ministre André-Marie Mbida.

Il faut rappeler qu’en 1957, on a le premier Camerounais qui est diplômé en architecture,Émile-Joseph Moukoury Mouellé. Il rentre au Cameroun en 1959. Et puis, les prémices même de l'Ordre, c'est en 1962. Parce qu'on a les trois premiers architectes inscrits au tableau de l'Ordre, à savoir Jacques Nsangué Akwa, Bébé Black, le numéro 2 et puis, Armand Salomon, le numéro 3. Ces trois-là sont inscrits au tableau du 2 avril 1962. Mais de manière officielle, l'Ordre sera créé en 1975 et va porter sur l'exercice de la profession d'architecte au Cameroun.

En 1990, la loi est revue et on parle de l'exercice et de l'organisation de la profession. Depuis ce temps-là, les architectes sont formés à l'extérieur, donc on n'a pas beaucoup d'architectes sur le territoire. Et avant même les années 90, quand les architectes revenaient au Cameroun sous la Première République, directement, on les confiait des projets. Donc, les architectes n'avaient pas un problème de marché. Seulement avec la crise économique qui va surgir, avec le plan d'ajustement structurel en 1986, on fait face à la crise économique et beaucoup d'architectes n'auront plus de projets. En ce moment, vous allez voir certains architectes qui vont se retirer. Certains vont aller faire des plantations, d'autres vont aller faire autre chose que l'architecture.

Certains, beaucoup même, vont rentrer aux États-Unis, en France, et ainsi de suite. Mais, il faut également dire qu'après ça, il y a des architectes qui sont venus, par exemple, sous la présidence du deuxième président de l’ordre, à savoir, Freddy Douala Djemba. Parce qu'il faut dire qu'en ce moment, le terrain est contrôlé par les architectes étrangers. On a Henri Chaumet, c'est lui qui a conçu, par exemple la SOPECAM, qui a fait l'aménagement extérieur du musée ici, avec les boules que vous voyez là, ça, c'est Henri Chaumet. On a les architectes comme Armand Salomon, qui vient au Cameroun en 61, par le biais du premier Camerounais diplômé en architecture, Émile Joseph Moukoury Mouellé Bref, on a les Fayolle et beaucoup d'architectes comme ça.

Mais FreddyDouala Djemba va œuvrer pour qu'on puisse vraiment laisser le contrôle aux architectes camerounais. Mais le constat est qu'on n'a pas beaucoup d'architectes sur le terrain et les architectes sont très peu connus du public. À partir des années 2009, les premières écoles d'architecture ouvrent au Cameroun. On a l'Institut des Beaux-Arts, de l'Université de Douala Nkongsamba. On a les SACA, l'École Spéciale Supérieure d'Architecture, qui est ici à Bastos, sans publicité. Donc, on a des écoles qui s'ouvrent déjà dans les années 2009-2010. Et vous voyez qu'avec ça, on forme davantage.

Et actuellement, au Cameroun, on compte environ une vingtaine d'écoles ou alors de filières d'architecture parce que presque chaque université a une filière d'architecture. Vous voyez que lors de la dernière prestation de serment, on a 162 nouveaux architectes qui entrent à l'Ordre. Bon, avant ça, on pourrait faire un an, deux ans sans qu’il ait prestation de serment. Mais depuis 2021, où les premiers architectes formés au Cameroun sont inscrits au tableau de l'Ordre, on voit que de plus en plus, il y a affluence.

Et le fait que nous ayons des écoles un peu partout, ça fait que le citoyen lambda s'habitue. On entend davantage le mot architecte. On entend davantage parler d'architecture. Et nous pensons qu'avec ça, la population est de plus en plus sensibilisée sur l'importance de la profession. Et justement, à travers des événements comme ceux-ci, ça participe de la sensibilisation de la masse. Nous sommes de plus en plus présents sur les plateaux de télévision, invités aux émissions, sur les réseaux sociaux.

Et avec ça, on pense que l'architecture ne se porte pas encore comme nous le souhaitons au niveau de l'Ordre national des architectes. Mais nous sommes dans le processus et nous pensons que c'est un process. Et graduellement, nous allons atteindre les objectifsvisés. Parce que notre souhait, c'est que chaque Camerounais qui veut construire puisse faire recours à un architecte passé sur d'autres cieux, même pour construire un kiosque, vous devez faire appel à un architecte. Sur le plan juridique, tout a été fait. Les lois existent. On a le code de l'urbanisme de 2004.

On a la loi sur l'exercice de la profession. En fait, sur le plan juridique, il y a beaucoup de choses qui ont été faites. Mais maintenant, il est question d'implémenter la mise en application. Et pour qu'il y ait une mise en application, il faut la sensibilisation.


Propos recueillis par Bertin BIDJA

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