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Cosmétiques au romarin

Etats-Unis : le Cameroun et les pays de merde de Donald Trump

Dès investiture à Washington le 20 janvier dernier, le 47ème président a démarré en trompe la chasse aux immigrés, taxés d’illégaux et de dangereux pour la sécurité du peuple états-unien.

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Chose promise, chose due. Le président Donald Trump a lancé, quelques heures seulement après sa prise du pouvoir, une véritable chasse à l’homme. Des agents fédéraux sillonnent les rues, à la recherche des immigrés. Aucun lieu, aucun sanctuaire ne leur est plus octroyé. Le président des Etats-Unis a donné quitus aux forces fédérales, pour intervenir dans les écoles, et même dans des lieux de culte. Les immigrés sont dès lors traqués jusque dans les coins les plus intimes et les plus reculés du pays. Une telle situation repose la question de savoir si les Camerounais sont concernés par ces mesures pour le moins scabreuse.

On aurait souhaité ne pas en entendre parler. Mais le Cameroun peine à se montrer en phase, ces dernières années, avec une politique migratoire maitrisée, qui laisse l’essentiel de ses forces productives sur le territoire national. Comment pouvait-il en être autrement, pour ces milliers de jeunes, jetés sur les routes du désespoir, tels des forcenés, vers l’Amérique, l’Europe, le Moyen Orient, et même des pays en guerre, tels la Lybie, le Yémen ou le Soudan ? On retrouve en effet des Camerounais dans les décombres de la mer méditerranée, de la mer morte, de la mer caspienne et sur tous les frontons de l’excavation de la désespérance. Ils sont repérés, à travers monts et vaux, dans des contrées aussi dangereuses qu’inhospitalières, parfois à pied ou à dos d’âne, au travers des étaux de l’enfer, sanctionnés par les trames de l’indignité. Ces despérados affirment avoir été poussés à la divagation outre océans, par le désir de « se chercher ». Souvent au mépris des méandres des turpitudes extrêmes. Certains, malheureusement, y perdent leur vie. Une telle situation repose la lancinante question qui est celle de savoir si le Cameroun fait partie des « pays de merde » mis à l’index par Donald Trump, au cours de son premier mandat.


Une politique migratoire inexistante

Il s’agit des pays au ban de l’Histoire, où pauvreté et non-droit, constituent le lot permanent des populations. Des pays où conflits et escarmouches laissent entrevoir des vies humaines brisées, des projets spoliés, des amertumes ravalées et des contritions déployées. Des pays où l’amateurisme a pris le contrôle de tous les rouages du pouvoir, pour s’affirmer comme des entités de gouvernance à part entière, et des sépultures des droits, au profit des non-droits. Des pays où la misère rampante fait de la vie une dure réalité. Ces pays connaissent le goût acre de l’enfer, si caractéristique de certaines parties du Tiers-Monde. Ils sont perpétuellement apostrophés, du fait de la fange des guerres et des famines, et copieusement harcelés par des bandes armées, en rade de reconnaissance, que la marginalisation et un traitement d’apartheid d’une partie de la population jettent sur les routes de la rébellion et de la mort. Il s’agit des pays rongés par l’extrême souffrance, corollaire de l’indignité infligée à une grande partie du peuple. Des pays où le désespoir l’emporte sur l’espoir, où une jeunesse désœuvrée passe le clair de son temps, entre alcool et drogues, et où l’éducation et la formation sont reléguées au rang des préoccupations en demi-teintes.


Des immigrés menottés aux pieds, aux mains et aux hanches, comme au bon vieux temps de l’esclavage

De fait, le chômage massif des aînés ne donne guère plus d’illusions aux jeunes frères et sœurs, engoncés dans des chausse-trappes d’une vie de forcenés. Une vie où les citoyens sont tenus pour responsables des situations les plus insolites, même si en réalité de telles décompositions ne dépendent souvent pas d’eux. L’on a affaire ici, à des pays où les populations vivent dans les méandres de la forfaiture, la peur des enlèvements pour rançons, des kidnappings à n’en plus finir, pour des motifs crapuleux ou politiques (soupçons d’appartenance ou militantisme d’opposition).

Ces pays sont facilement reconnaissables par un cannibalisme politique de ses élites au pouvoir et  une mise au ban des têtes qui débordent, par des manœuvres peu alléchantes d’estampillation des opposants et de marquage du sceau de l’infamie des esprits éclairés qui dérangent. Ceux-ci sont systématiquement voués aux gémonies, au travers d’un encerclement médiatique disruptif.


Des politiques migratoires incertaines ou inexistantes, ont fini par susciter partout le rejet ; et de créer une batterie de mesures de rétorsion, marquées par des arrestations et des déportations d’immigrés en Europe, en Asie et notamment aux Etats-Unis d’Amérique. Une telle situation défraie la chronique aux premières heures de l’intronisation de Donald Trump, au point où des services d’immigration sont instruits de sévir avec la dernière énergie contre des êtres en déshérence, qui ne sont pas souvent spécialement responsables de leur mal-être dans leur propre pays. Aussi, l’administration Trump aux Etats-Unis a-t-elle mis en place de manière structurée, un chiffrage des reconductions aux frontières ou de déportations des immigrés désormais jugés dangereux et indésirables.

Une liste des indésirables pour chaque « pays de merde » est élaborée par les services en charge de la protection des frontières. Cette liste comporte bien entendu des Camerounais, qui, contre leur gré, devraient bientôt regagner leur pays, dans des conditions souvent inhumaines : menottes aux pieds et aux mains, parfois aux hanches, comme au bon vieux temps de l’esclavage. Nous publions ci-dessous quelques chiffres répertoriés par les services de l’Immigration et des Douanes des États-Unis, et publié sur le site 360 Afrique. Si le Cameroun n’occupe certes pas le premier rang du fait de sa modeste population comparée à d’autres pays (Nigéria), il n’est tout de même pas le dernier de la liste. Il est dépassé de peu par des pays en guerre tel la Somalie ou des pays à l’immigration débordante du fait de l’aridité des terres désertiques, tel la Mauritanie. Nous reproduisons du reste ci-dessous, le tableau sombre du chiffrage des expulsions en préparation des ressortissants des pays africains aux Etats Unis.

Pays

Nombre depersonnesà expulser

Pays

Nombre depersonnesà expulser

Pays

Nombre depersonnesà expulser

Algérie

306

Éthiopie

1713

Namibie

19

Angola

662

Gabon

60

Niger

642

Bénin

102

Gambie

1035

Nigeria

3690

Botswana

12

Allemagne

571

Rwanda

338

Burkina Faso

303

Ghana

3228

Sao Tomé-et-Principe

1

Burundi

462

Guinée

1897

Sénégal

1689

Cameroun

1736

Guinée-Bissau

48

Seychelles

4

Cap-Vert

314

Côte d’Ivoire

1224

Sierra Leone

1563

Centrafrique

82

Kenya

1282

Somalie

4090

Tchad

169

Lesotho

11

Afrique du Sud

379

Comores

3

Liberia

1563

Soudan du Sud

136

Congo

795

Libye

89

Soudan

1012

RDC

1068

Madagascar

5

Tanzanie

301

Djibouti

29

Malawi

56

Ouganda

393

Égypte

1461

Mali

929

Togo

427

Guinée équatoriale

20

Mauritanie

3822

Tunisie

160

Érythrée

973

Maurice

15

Zambie

174

Eswatini

6

Maroc

495

Zimbabwe

545

Site d’information «  le 360 Afrique » relayant les services de l’Immigration et des Douanes des États-Unis



TIENTCHEU KAMENI Maurice


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