Droit de l’homme : Les institutions dédiées à la cause accordent leurs violons pour plus de respect
- Clément Noumsi

- 10 déc. 2024
- 4 min de lecture

C'était le leitmotiv de la célébration qui vient d'être organisée en date du 10 décembre 2024, dans la ville aux sept collines, par le Centre des nations unies pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique Centrale et la CDHC.
Le Centre des nations unies pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique Centrale et la commission des droits de l'homme du Cameroun ont organisé la commémoration de la déclaration universelle des droits de l'homme 10 décembre 1948 par une kyrielle de déclarations au Mont Fébé hôtel de Yaoundé.
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Plusieurs orateurs ont pris la parole pour faire un état de la situation des droits de l'homme qui est à parfaire dans notre pays. Le représentant du Centre des nations unies pour les droits de l’homme pour Afrique centrale a eu le privilège de lire le message de Volker Türk pour raviver la nécessité et l'importance du respect des droits de l'homme dans un pays.
Le président de la CDHC et son vice-président ont présenté la position de la Commission dans les deux langues officielles. Dans l'optique d'atteindre les populations dans les coins les plus reculés du pays quelques brochures traduites en langues locales ont été distribuées.

Il s’est agi d’un grand moment au cours duquel les différents orateurs qui se sont succédé au pupitre ont fait l’état des lieux du respect des droits de l’homme au Cameroun. Selon eux, plusieurs cas de violations des droits de l’homme continuent d’avoir lieu au Cameroun.
En dépit de la promotion de toutes institutions qui s’occupent de promouvoir la dignité la dignité humaine qui doit être préservée en toute circonstance. Cette commémoration a servi de prétexte pour que certains leaders de la société civile appellent au renforcement du dispositif institutionnel de protection et de promotion des droits de l’homme.
Réactions

Pr Gabriel James Mouangue Kobila, président CDHC
« On observe peut être moins qu'ailleurs, peut-être plus qu'ailleurs des controverses en matière d'application des règles liées aux droits de l'homme au Cameroun. Notre pays est aussi un Etat dans lequel on observe qu'il y a eu des actions concrètes, une multitude pour améliorer les droits de l'homme au Cameroun mais il n'en demeure pas moins que la situation des droits étant une quête perpétuelle dont il faut inlassablement entretenir, il y a d'énormes cas de violations des droits de l'homme. Et les plus significatives, ne sont pas souvent les plus médiatisées. Vous savez que l'actualité est dominée par la suspension et la nullité de certaines associations, je ne néglige pas la liberté d'association qui très importante par rapport à la démocratie, il y a des questions d'identité, de la non obtention de actes de naissance pour avoir un statut juridique car sans acte de naissance, vous n'existezpas. Cela ne devrait pas nous amener à détourner les regards sur la question cruciale et fondamentale de l'éducation, en prenant en compte les trois régions en crise de notre pays. Il y a un problème de la qualité de l'éducation dans notre pays et nous avons un autre qui de la santé avec ces dames qui sont bloquées dans les formations hospitalières pour insolvabilité. Nous avons fait une proposition au ministre de la santé au cours d'une séance de travail le ministre de la santé qu'il a bien voulu nous accorder sur cette problématique. Nous lui avons démontré qu'il s'agit d'une situation de violation flagrante des droits humains et nous lui avons proposer des pistes pour prendre en main et gérer cette situation sans pour autant porter atteinte à l'équilibre financier de ces établissements hospitaliers. Et nous avons eu le sentiment d'avoir été entendu mais à notre grand étonnement nous sommes surpris que la situation perdure et nous constatons avec regret que nos propositions de solutions n'ont pas pris en compte par ce membre du gouvernement ».

Mariama Rienguouon Njayou, Coordonnatrice de l'observatoire des libertés publiques au Cameroun
« En 2024 au Cameroun, il est clair que le gouvernement camerounais a fait des avancées en matière des droits de l'homme, de promotion et de protection des droits de l'homme et même de prévention de la torture. Mais il reste quand même préoccupant de voir qu'il y a des aspects qui ne sont toujours pas mis en exergue parce que les cadres de l'État sont souvent sont des acteurs de violation, soit de la mauvaise foi, soit ils font exprès de ne pas s'arrimer à la déclaration universelle des droits de l'homme. Parce que lorsqu'on dit violation des droits, il faut qu'il y ait un agent public assermenté. Il me semble que la CDHC et l'OLPC ont encore du grain à moudre dans la mesure où la sensibilisation, l'éducation des masses et même le renforcement des capacités des différents acteurs impliqués dans la chaîne de promotion et la protection des droits de l'homme. C'est des aspects sur lequel il faudrait continuer à insister car le mandat de l'OLPC, de documentation, de dénonciation à la Commission des droits de l'homme et des institutions et administrations publiques qui sont concernées par les faits. Ce mandat se doit d'être vulgarisé auprès des communautés, c'est un travail que nous faisons depuis le PACEL, et depuis 2022, nous devons continuer dans cette lancée et il est important que tout le monde puisse dénoncer les faits dont ils sont victimes et que tous les acteurs de la société civile prennent conscience qu'en dehors d'être défenseurs des droits de l'homme, nous sommes d'abord citoyens camerounais et au-delà avant d'avoir des droits, nous avons aussi des devoirs vis à vis de notre milieu de vie ».
Clément Noumsi










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