Côte d’Ivoire : Victoire Écrasante d'Alassane Ouattara pour un Quatrième Mandat Contesté

La Commission Électorale Confirme un Score Massif

La Commission électorale indépendante (CEI) de la Côte d'Ivoire a annoncé la réélection du Président Alassane Ouattara pour un quatrième mandat consécutif, avec un score impressionnant de 89,77 % des voix. Cette victoire, bien que large, survient dans un contexte de fortes tensions politiques et de contestations.

L'annonce de la CEI fait suite à une élection présidentielle qui a vu l'opposition dénoncer le processus. Le Conseil Constitutionnel doit encore proclamer les résultats définitifs dans les jours à venir pour valider officiellement ce scrutin.

Un Quatrième Mandat Dénoncé par l'Opposition

La candidature d'Alassane Ouattara à ce quatrième mandat (après avoir été élu en 2010, 2015, et 2020) a déclenché une crise politique majeure. Ses adversaires estiment qu'il s'agit d'une violation de l'esprit de la Constitution.

Le scrutin a été marqué par l'exclusion de deux figures majeures de l'opposition. L'ancien chef de l'État Laurent Gbagbo a été empêché de se présenter en raison d'une condamnation par la justice. De même, Tidjane Thiam n'a pu participer, étant écarté des listes en raison de sa double nationalité (française et ivoirienne). Cette situation a laissé le président Ouattara face à une opposition très divisée et a conduit à un boycott effectif dans certaines zones du pays.

Stabilité Contre Démocratie : Les Arguments du Pouvoir

Malgré la polémique, les partisans du Président Ouattara, notamment au sein du RHDP (son parti), ont plébiscité sa candidature. Ils invoquent la nécessité de l'expérience et de la stabilité pour faire face aux défis sécuritaires, économiques et monétaires « sans précédent » que connaît la région. Ils mettent en avant les résultats économiques obtenus par le pays.

Le Président lui-même avait affirmé que sa candidature était autorisée par la Constitution et que sa santé lui permettait de se représenter, justifiant son choix par l'intérêt supérieur de la nation et la continuité du développement.

Incidents et Calme Relatif du Vote

Bien que le vote se soit globalement déroulé dans le calme sur l'ensemble du territoire, la tension était palpable. Des incidents ont été signalés dans environ 200 localités, témoignant du fort mécontentement de certaines franges de la population face à ce qu'elles perçoivent comme une fatigue démocratique et un passage en force. L'opposition, malgré ses divisions, a continué de fustiger ce qu'elle considère comme une violation de la Constitution.

L'élection d'octobre 2025, bien que scellée par un score sans appel de la CEI, laisse donc derrière elle un paysage politique polarisé, avec un président réélu qui devra gérer les conséquences des contestations et de l'exclusion de ses rivaux.