CAMEROUN – Fonctionnaires disparus : le gouvernement passe à l’offensive
- wilfriedfrancky
- il y a 1 jour
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Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur. De nombreux agents publics camerounais ont tout simplement déserté leurs postes… tout en continuant à percevoir régulièrement leur salaire. Face à cette situation devenue insoutenable, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, monte au créneau.

Ultimatum du MINFI : sept jours pour se présenter
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le ministre appelle les agents concernés à se présenter dans un délai de sept (07) jours à la Direction des Ressources Humaines, au service du contentieux et de la discipline (bâtiment A, porte 408) du Ministère des Finances. Passé ce délai, des mesures disciplinaires seront engagées.
L’objectif est clair : assainir la fonction publique et mettre fin à l’absentéisme rémunéré.
Un phénomène de désertion enraciné
La désertion des postes n’est pas un cas isolé. Elle touche autant les régions anglophones, en proie à la crise sécuritaire depuis 2016, que certaines zones dites francophones. Écoles désertées, centres de santé fermés, délégations départementales et d’arrondissements vidées de leur personnel… L’absence des agents devient structurelle et fragilise gravement le fonctionnement des services publics.
L'insécurité : cause ou prétexte ?
Une autorité locale, ayant requis l’anonymat, confirme une recrudescence inquiétante du phénomène dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest : « Nous avons pu observer la montée de ces cas dans plusieurs localités. » Mais pourquoi ces zones effraient-elles tant les fonctionnaires ? Si aucune explication officielle ne semble satisfaisante, beaucoup pointent du doigt l’insécurité.
Emmanuel Ako, agent de l’État affecté à Kumba en 2018, confie : « J’ai trouvé ici des collègues déjà épuisés par le climat d’insécurité qui règne dans la ville. »
Entre peur, abandon et exil
Les témoignages abondent : certains fonctionnaires préfèrent quitter leur poste plutôt que de risquer leur vie. D’autres profitent de la confusion pour tout simplement disparaître, certains ayant même trouvé refuge à l’étranger, notamment en Europe ou au Canada.
La conséquence ? Une administration déstabilisée, une population abandonnée, et un État qui tente de reprendre le contrôle.
Un signal fort de l’État
En décidant de convoquer officiellement ces agents, le gouvernement veut envoyer un message fort : l’absentéisme ne sera plus toléré. Et au-delà de la régularisation administrative, c’est toute la politique de gestion des ressources humaines de l’État qui se trouve aujourd’hui remise en question.
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