top of page
Logo du Journal AFRIQUE EN EVEIL
Cosmétiques au romarin

Bangang : Deux jeunes vidangeurs meurent asphyxiés dans un puits – Le cri d’alerte d’un métier oublié

Double tragédie à Bangang : un métier aussi dangereux que méprisé

Le 22 juin 2025 restera un jour noir pour les habitants de Bangang, à l’ouest du Cameroun. Deux jeunes hommes, Philémon et Cédric, sont morts dans des conditions terribles alors qu’ils effectuaient un travail de vidange dans un puits à Nzindong. Originaires de Bassessa, ces jeunes vidangeurs n’avaient qu’un objectif : subvenir à leurs besoins. Mais ce jour-là, leur mission s’est transformée en drame absolu.

Un gaz toxique, deux vies fauchées

Selon des témoins, tout a basculé au moment de l’intervention. Un gaz asphyxiant se serait échappé du fond du puits. Philémon, le premier à descendre, s’est effondré. Son collègue et frère de cœur, Cédric, n’a pas hésité à le rejoindre pour tenter de le sauver. Malheureusement, sans masque ni assistance, il n’est jamais remonté.

« Mon frère Cédric a vu Philémon s’écrouler. Il a voulu le sauver, mais il n’avait rien pour se protéger », raconte un proche bouleversé. Un geste héroïque qui s’est transformé en tragédie.

L’ombre d’un métier sans protection ni reconnaissance

Ce double décès révèle une réalité souvent ignorée : l’extrême dangerosité du métier de vidangeur au Cameroun. Aucun équipement de protection individuelle. Aucune formation spécifique. Aucun protocole d’intervention. Juste des hommes livrés à eux-mêmes, dans des conditions dignes d’un autre siècle.

« On fait ce travail avec nos mains, avec nos poumons. On sait qu’un jour on peut ne pas revenir », confie un autre ouvrier du secteur. Les rares tentatives de structuration de la profession restent insuffisantes face aux risques encourus.

Silence officiel, colère des communautés

À Bangang et Bassessa, c’est la consternation. Les familles pleurent, les voisins s’interrogent, la population est en colère. Pourquoi ces jeunes n’ont-ils pas été protégés ? Pourquoi l’État laisse-t-il ces travailleurs mourir dans l’oubli et la misère ? Une réglementation stricte et des équipements de sécurité adaptés sont urgemment réclamés.

Des vies sacrifiées pour que d’autres vivent dans l’hygiène

La vidange de puits est essentielle à la santé publique. Pourtant, ceux qui l’assurent sont traités comme des citoyens de seconde zone. Le sacrifice de Philémon et Cédric appelle une prise de conscience nationale. Il ne suffit plus de compatir : il faut agir, réglementer, équiper et former.

Comments


bottom of page