Alternance au sommet de l’Etat: L’aspiration du clergé et de la société civile
- Olivier Mbessité
- 14 janv.
- 3 min de lecture

Du haut de leur piédestal, l’Archevêque, les évêques, les artistes, et les économistes invitent le président de la République Paul Biya à passer la main à une nouvelle génération, pour l’émergence du Cameroun.
Les caciques du rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), multiplient des motions de soutien pour la réélection de l’homme du 6 novembre 1982. D’ailleurs, malgré les diatribes sur son bilan mitigé sur l’émergence du Cameroun depuis qu’il est aux affaires, Paul Biya reste le candidat naturel. En revanche, le clergé proche des populations, et qui hume les souffrances des Camerounais est monté au créneau pour donner sa position à une éventuelle candidature de l’homme du renouveau. Selon l’Archevêque de Douala Mgr Samuel Kleda « une nouvelle candidature de Paul Biya n’est pas réaliste», avait-il lâché dans une interview sur les antennes de RFI. Dans la même veine, l’évêque de Yagoua, dans la région de l’extrême-nord du Cameroun Barthélemy Yaouda Hourgo déclare : « On ne va pas souffrir plus que ça encore.

On a déjà souffert. Le pire ne viendra pas. Même si c’est le diable, qu’il prenne d’abord le pouvoir au Cameroun, et on verra après » . Pour ce qui est de l’évêque de Ngaoundéré, Mgr Emmanuel Abbo poursuit : « La plus grande des souffrances est qu’on interdit aux Camerounais d’exprimer leurs souffrances en promettant que l’Etat est un rouleau compresseur, un moulinex qui réduit en pâte tout Camerounais qui osera exprimer sa souffrance. Qui va-t-on gouverner quand on aura broyé tous les Camerounais ? ».Toutes ces sorties montrent à suffire du mal être des Camerounais.
De ces positionnements se dégagent deux tendances l’âge de Paul Biya qui fait problème et la misère ambiante dans laquelle baignent les Camerounais. Dans une posture d’équilibriste l’Archevêque de Yaoundé Mgr JeanMbarga dans son homélie a appelé à « tout faire pour que la voix des Camerounais soit entendue ». En dépit des critiques acerbes qui fusent à l’égard du clergé, Sylvestre Noa,enseignant en sociologie politique fait la lumière. «Le clergé catholique a toujours été critique, donc que les gens s’en émeuvent c’est étonnant. Vouloir les censurer, ce n’est pas nouveau.
Le Cardinal Christian Tumi allait jusqu’à écrire, il a laissé des productions intellectuelles critiques. L’Archevêque de Douala et les évêques sur la présidentielle parlent, et expriment le ressenti de leurs ouailles », explique-t-il.
Economiste et artiste

Dans ce bal de changement les artistes ont exprimé leurs voix. Petit Pays dit au cours du concert le 24 décembre 2024 à Douala : « Moi j’ai fait de mon mieux, j’ai chanté vous étiez là. J’ai dit, même les chefs d’Etats meurent. On ne dira pas que lui-la a fait …On nous a formatés les cerveaux. On nous a détruits. Nous étions les premiers en Afrique, aujourd’hui nous sommes derrière la Centrafrique ».
Selon le Turbo d’Afrique, le Cameroun recul en terme de développement « Tout cela parce qu’on a peur d’une seule personne ». Babissakana, ingénieur financier, laïc, spiritain dans sa lettre de réforme adressée en novembre 2024, appelait déjà le patriarche politique Paul Biya à « passer la main », le plutôt possible, à une signature du Rdpc pour porter l’offre du gouvernement. Pour justifier ses dires, il articule sa missive sur trois points : le constat d’échec de la vision du Cameroun à l’horizon 2035, l’urgence d’une nouvelle vision à l’horizon de l’agenda de l’Union africaine, l’impérieuse nécessité d’un nouveau leadership politique fort, innovant, et réformateur.Malgré tous ces appels à laisser le pouvoir Paul Biya l’homme des silences n’a jusqu’ici pas dévoilé sa candidature ou s’il va rentrer au village pour se reposer.
Olivier Mbessité










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