4 octobre : Journée mondiale de la protection des animaux
- Clément Noumsi

- 10 oct. 2024
- 5 min de lecture

Le Maire de la localité de DJOUM, dans un entretien nous parle des avancées au niveau de sa municipalité. La protection de la faune est un impératif pour l’équilibre de l’écosystème et de la biodiversité.
Afrique En Éveil : bonjour Monsieur le maire, pourquoi le quartier des « ivoiriens » à DJOUM?
Vincent FOUMANE NGANE: le problème a déjà été résolu à DJOUM même s’il n’est pas entièrement fini car il et difficile de dire aux gens ne faites pas ceci sans les donner d’alternatives. Depuis notre arrivée à la mairie de DJOUM2013, nous avons commencé par la sensibilisation tant au niveau de l’ivoire que de l’exploitation illégale du bois. La seule alternative à notre disposition, c’était de les orienter à faire l’agriculture. Nous avons mis en place, une pépinière communale qui produit environ 120 miles de pieds de cacaoyers par an. Dans un premier temps, quand les gens n'étaient pas très accessibles et certains la boudait même mais au fil du temps, l’engouement s’est fait ressentir. Avec l’embellie du prix du cacao ces jours, l’augmentation de l’intérêt est perceptible. En même temps qu’on propose cette alternative, nous procédons aussi par une éducation pour une prise de conscience car c’est un héritage que nous avons reçu et que nous devons aussi léger aux générations futures.
AEE : dans la plupart des villages des zones forestières, tant au Sud qu’à l’Est ou dans les pays voisins, le même conflit homme/faune se pose, par exemple les pachydermes qui viennent dévastés les champs, est-ce problème est assez pointu au niveau de DJOUM également ?
VFN: le problème est existant mais il n’est pas assez pointu. Il y a environ deux ans, il y a eu débordement de quelques éléphants qui sont entrés dans les villages et nous avons saisi le ministère des forêts qui a ordonné un abattage et on a même un de nos compatriotes qui a perdu la vie. C’était un cas isolé à DJOUM car il n’est récurrent.
AEE : La localité de DJOUM a certainement des forêts communautaires, des forêts communales également ?
VFN: Notre municipalité a une forêt communale et deux forêts communautaires. L’exploitation des forêts communautaires et faite de façon disparate. Il y a des forêts communautaires qui bien géré et d’autres qui ne le sont pas. Pour qu’elle raisons ne sont-elles pas bien géré ? On ne saurait pas vous dire grande chose. Au niveau de la forêt communale il y a des arrêtés conjoint ministère des Finances et du ministère des forêts qui diligentent l’utilisation de ces revenus là. Les riverains ont leurs quotes-parts, la commune aussi et les revenus du comité sont réparties les villages en terme de réalisation sociale. Et ce sont les bénéficiaires qui définissent leur besoins et l’exécution est faite. Maintenant la quote-part qui reviens à la mairie nous gardons une proportion le fonctionnement et l’autre pour le développement tout entier de la commune.
AEE : Vincent FOUMANE NGANE, en terme de réalisation, qu’est-ce qu’on peut mettre à Djoum à votre actif ?
VFN : outre les actions communes à toutes les communes c’est-à-dire construction des salles de classes des points d’eau etc. Nous avons acquis un patrimoine foncier de près de 200 hectares et la chaîne nationale est bénéficiaire de 2 hectares. A ce jour, nous avons construit une cité municipale de 32 logements, un complexe hôtelier municipal, nous avons fait un lotissement de 50 hectares, nous avons construit un complexe multisports qui vient d’entrer en fonction, nous sommes en train de construire d’autres infrastructures comme la gare routière régionale. Maintenant, nous continuons à ouvrir les routes pour une ceinture agricole de la ville de DJOUM car nous nous sommes dits que les populations doivent produire pour exporter parce la route qui va à Ouesso est une opportunité. Nous avons fait des routes qui serpentent les villages pour les gens puissent sortir leurs productions.
AEE : la ville de DJOUM est à l’intérieur du triduum, le tri national entre les 3 pays que sont Cameroun, Congo et Gabon, alors la porte pour aller à Ouesso passe par DJOUM. Est-ce qu’il y a échanges entre braconniers avec ceux des pays voisins ?
VFN : échanges physique je ne crois pas mais je vous dis que les animaux n’ont pas de frontières cela veut dire qu’un éléphant abattu au Congo, il est fort probable qu’il sorte du Cameroun ou vis versa. Mais la rareté de la ressource fait que même les braconniers traversent sans que cela se sache. De temps à autre d’après certains dire, il y a des compatriotes chasseurs qui se retrouvent prisonniers dans les pays voisins et vis versa. Les échanges entre braconniers de façon formelle, nous n’avons pas connaissance de telles pratiques.
AEE : aux côtés du ministère des forêts et de la faune, certainement vous aidez dans le grand braconnage aujourd’hui notamment celui des éléphants et des grandes sphères. Comment est ce que vous êtes arrangés au niveau de DJOUM pour éradiquer ou réduire à sa plus simple expression le braconnage aujourd’hui ?
VFN : nous avons dans toutes les sphères ce qu’on le comité paysan forêt. Ces comités sont chargés de la surveillance tant au niveau animale que du bois. Et c’est ces comités qui nous renseignent de temps en temps sur les activités illégales qui se passent et en ce moment là ce sont les autorités compétentes qui doivent faire le travail pour que les fautifs soient poursuivis. Je crois que le phénomène est en constante diminution mais je peux pas vous dire que c’est fini. Nous sommes en zone forestière et on ne peut pas se mettre à arrêter les populations pour un porc épi ou pour la petite chasse. Cependant, cette activité continue son bout de chemin parce vous avez les bayam-Sallam qui viennent des grandes métropoles pour se ravitailler.
AEE : aujourd’hui il y a une contribution technique de la part de la coopération Allemande à travers la GIZ qui est entrain d’être implémenter sur le terrain à savoir le projet biodiversité et développement durable du paysage tri national DJA, ODZALA MINKEBE le TRIDOM. Comment est ce que vous appuyez cela, est-ce finalement vous êtes utiles dans la conservation de la biodiversité, étant donné que vous êtes en plein dans ce triduum ?
VFN : je me réjouis effectivement que ce projet vienne au Cameroun parce que quand vous voyez le siège des autres projets dans les pays voisins, c’est dans les chefs-lieux de régions que le projet est logé pourtant ici au Cameroun c’est notre localité de DJOUM qui abrite le projet donc c’est une fierté pour nous. Maintenant nous attendons beaucoup de retombées puisque nous avons fait une planification des activités à faire dans lequel l’homme est au centre car il est inconcevable que l’on soit dans une zone aussi riche et être aussi pauvre. Ce n’est pas normal, c’est paradoxale que nous accueillons avec beaucoup de plaisir la coopération Allemande qui va soutenir le gouvernement Camerounais pour que les populations riveraines tirent les bénéfices et cela ne soient pas gaspiller de manière non contrôler.
AEE : pour combien de temps compter encore vous présider aux destinées de la mairie ?
VFN : je suis un maire et je compte mener mon mandat à termes dont je ne peux pas me prononcer maintenant à la fin du mandat, on verra.
AEE : dans le bassin du Congo il est question voir comment peut profiter de ce programme mais pas faire de la conservation pour la conservation ?
VFN : les gens pensent que abattre les animaux pour le problème de viande rapporte de l’argent pourtant nous avons les exemples du Kenya qui font un éco tourisme responsable. Si nous préservons notre faune pourquoi les gens ne viendraient pas en tourisme et cela apporterai de devises à notre pays. Conserver la faune c’est développer aussi notre localité.
AEE : monsieur le maire entrevoit déjà l’écotourisme ?
VFN : nous avons déjà un service à la mairie de DJOUM, notre office communal de tourisme.
AEE : alors félicitations monsieur le maire Vincent FOUMANE NGANE !
VFN : merci
Propos recueillis par Clément Noumsi










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