Agriculture : la noix de kola, ce trésor ignoré qui vaut des milliards
- wilfriedfrancky
- 12 juin
- 2 min de lecture
Pendant que le monde agricole cherche de nouveaux relais de croissance, le Cameroun, sans bruit, s’impose comme l’un des plus grands producteurs mondiaux d’un produit ancestral aux usages multiples : la noix de kola. Longtemps cantonnée à la consommation locale ou à des circuits informels, cette précieuse graine attire aujourd’hui l’attention des marchés internationaux.

Le Cameroun, 3e producteur mondial : une puissance méconnue
Avec une production stable avoisinant les 48 500 tonnes ces cinq dernières années, le Cameroun représente 15,4 % de la production mondiale de noix de kola, selon les données de Tridge, plateforme spécialisée dans l’analyse des marchés agricoles. Le pays se positionne ainsi juste derrière le Nigeria (174 100 tonnes, 55,2 % du marché) et la Côte d’Ivoire (58 640 tonnes, 18,6 %).
Le classement mondial est complété par le Ghana (24 643 tonnes, soit 7,8 %) et la Sierra Leone (8 450 tonnes, 2,7 %). Cinq pays africains concentrent donc l’essentiel de la production mondiale.
Un marché en pleine expansion mondiale
Selon une étude récente du cabinet Cognitive Market Research, le marché mondial de la noix de kola est évalué à 119 millions de dollars (environ 65 milliards de FCFA) en 2025, avec une croissance annuelle estimée à 3,3 % jusqu’en 2033. Cette dynamique est alimentée par la diversification des débouchés : de la consommation brute à des usages en cosmétique, agroalimentaire ou encore en médecine traditionnelle.
Un potentiel économique encore sous-exploité
Malgré son rang sur la scène mondiale, la noix de kola reste invisible dans les rapports officiels du commerce extérieur du Cameroun. En cause : une part importante des échanges passerait par des circuits informels, notamment à travers la longue frontière poreuse de 1 500 km avec le Nigeria, premier importateur mondial.
Cette réalité évoque des parallèles avec d’autres produits agricoles comme le coton, les céréales ou le cacao, souvent victimes d’un manque de structuration des filières.
Une opportunité stratégique pour l’avenir

Avec une demande en hausse et des perspectives d’industrialisation, la noix de kola pourrait devenir un levier de développement majeur pour le Cameroun. Pour cela, un engagement des pouvoirs publics, la structuration des acteurs de la filière, et l’ouverture de canaux formels d’exportation apparaissent essentiels.
La valorisation de ce produit, aujourd’hui encore en marge, pourrait bien repositionner le Cameroun comme un acteur clé de l’agrobusiness africain et mondial.










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