Télécoms au Cameroun : MTN dans la tourmente, les consommateurs crient leur ras-le-bol

Abonnés piégés, factures injustifiées : la colère monte

MTN Cameroun est au cœur d’un tollé numérique. En ligne, les témoignages d’abonnés en colère affluent : services payants activés sans consentement, forfaits qui se renouvellent automatiquement après résiliation, et coupures intempestives sur des offres censées être "illimitées".Le service Homebox, présenté comme la solution internet ultime, devient lui aussi un symbole de frustration : données non créditées, pannes à répétition, et surfacturation injustifiée.

Une publication LinkedIn qui libère la parole

Tout est parti d’un post publié par une utilisatrice, Laura T., qui a vite fait le tour de la toile. Plus de 800 réactions, près de 300 commentaires, et des centaines de récits similaires. Derrière ce coup de projecteur : une défiance généralisée envers les opérateurs téléphoniques et une frustration qui ne cesse de croître.

Service client : l’énigme de l’absence

WhatsApp, lignes téléphoniques, messages… De nombreux usagers affirment avoir tenté, en vain, de joindre le service client de MTN. Les réponses automatisées, lorsqu’elles existent, laissent les clients sans solution concrète.MTN a réagi timidement, publiant en commentaire un numéro d’assistance et un code USSD (*174#) pour désactiver certains services. Une réponse jugée insuffisante par une majorité d’abonnés.

Quand votre numéro change de main… sans que vous le sachiez

Autre point de tension : la réattribution des numéros téléphoniques sans notification. Des clients découvrent que leurs anciens numéros sont utilisés par d’autres personnes, alors qu’ils restent liés à des comptes Mobile Money ou à des services sensibles. Une faille qui expose à des risques majeurs de fraude.

Le malaise est général : Orange et Camtel aussi pointés du doigt

MTN n’est pas seule dans le viseur. Orange Cameroun est également accusée de pratiques similaires, tandis que Camtel peine à offrir une couverture réseau correcte, notamment en zones rurales.Face à ces défaillances généralisées, les critiques se tournent vers l’Agence de régulation des télécommunications (ART), jugée trop passive.

Des consommateurs prêts à passer à l’action

Sur les réseaux sociaux, les appels se multiplient : recours collectifs, pétitions, menaces de boycott… Certains évoquent même des actions judiciaires à venir.La protection des données, longtemps ignorée, refait surface : plusieurs internautes dénoncent des fenêtres publicitaires intrusives, accusées de collecter des données personnelles sans consentement éclairé.

Entre promesses d’amélioration et réalité sur le terrain

La directrice générale de MTN Cameroun, Mitwa Ng’ambi, avait pourtant promis en 2024 des avancées majeures dans la qualité de service et la relation client. Mais pour l’instant, les usagers constatent peu de changement.Dans un secteur peu régulé, les consommateurs se sentent abandonnés. Une seule question persiste : jusqu’à quand devront-ils subir en silence ?