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Retrait Stratégique : Globeleq Cède ses Actifs Énergétiques de Kribi et Dibamba à des Repreneurs Locaux


Retrait Stratégique : Globeleq Cède ses Actifs Énergétiques de Kribi et Dibamba à des Repreneurs Locaux

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Le paysage énergétique camerounais est sur le point d'être remodelé. Onze ans après son arrivée, le producteur indépendant d’électricité (IPP) Globeleq a officiellement engagé des négociations pour se retirer du Cameroun, annonçant la cession de ses centrales électriques de Kribi (gaz, 216 MW) et Dibamba (fioul lourd, 88 MW) à des acteurs locaux. L'information a été confirmée par Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), lors d'un atelier national tenu le 10 septembre 2025 à Yaoundé.


Transfert Progressif et Exigences d'Investissement


Le désengagement de Globeleq s'effectuera par un transfert progressif des actifs des filiales Kribi Power Development Company (KPDC) et Dibamba Power Development Company (DPDC). Le Minee, également président des conseils d'administration de ces structures, a confirmé l'existence de ces discussions.

Une note interne de Frédéric Didier Mvondo, directeur de Globeleq Cameroon, adressée à ses employés, valide l'ouverture des négociations avec "plusieurs entreprises" camerounaises intéressées par les deux centrales. Contrairement à une précédente tentative de cession à l'international (notamment avec la société saoudienne Aqua Power, qui n'avait pas abouti), les démarches se déroulent désormais au niveau local. Ces négociations seraient conditionnées par des engagements d'investissement massifs de la part des futurs acquéreurs, visant à garantir la continuité de service et l'amélioration de la performance du parc électrique national.


Les Tensions Financières Mettent la Rentabilité Sous Pression


Les centrales de Kribi et Dibamba constituent des actifs majeurs, fournissant environ 20 % de l’alimentation électrique du Cameroun et desservant près d'un million de consommateurs en 2023. Cependant, la décision de retrait de Globeleq est principalement motivée par la détérioration de l'environnement énergétique et financier du pays.

Un responsable de la structure a reconnu que la situation du secteur s'est "fortement dégradée" au cours des cinq dernières années, fragilisant la rentabilité du groupe. Cette pression a conduit Globeleq à reclasser ses actifs camerounais dans la catégorie "Yield Co" (actifs disponibles à la vente), les distinguant des sites d'Afrique de l'Est et australe, maintenus en "Growth Co" (actifs à conserver à long terme).


Le Poids des Impayés d'Eneo sur la Trésorerie

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La fragilité du secteur camerounais a été spectaculairement mise en évidence par l'arrêt prolongé des centrales entre septembre 2024 et février 2025. Cette interruption de la production était due à d'importants impayés d'Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité, estimés à 137 milliards de FCFA. Bien que la production ait repris après un versement partiel de la dette, ces difficultés chroniques ont pesé lourdement sur la trésorerie et la performance du portefeuille.

Malgré ces défis, Globeleq a tenu à saluer la performance opérationnelle de ses équipes, rappelant le remboursement intégral des prêts pour les deux centrales et le versement de dividendes supérieurs aux prévisions initiales. L'appel à la mobilisation des équipes locales vise d'ailleurs à maintenir la valeur des actifs durant cette phase de transition.


Un Repositionnement Stratégique Global


La décision de Globeleq s'inscrit dans une stratégie globale de repositionnement. Des difficultés financières similaires ont été rencontrées par le groupe dans d'autres pays africains, comme la Côte d'Ivoire et la Tanzanie, où un accord de cession a déjà été signé avec un partenaire privé local. Ce désengagement du Cameroun (qui coïncide avec le départ annoncé du fonds britannique Actis, actionnaire majoritaire d’Eneo) marque donc une réorientation de Globeleq vers des marchés jugés plus stables et à fort potentiel de croissance, notamment en Afrique de l'Est et australe.


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