Raffermissement du contrôle des exportations minières au Cameroun
- wilfriedfrancky
- 15 oct.
- 2 min de lecture
Réunion stratégique pour la traçabilité des ressources

Le Cameroun est en passe de renforcer significativement son encadrement des exportations de minerais stratégiques. Une séance de concertation cruciale s'est tenue ce mardi 14 octobre 2025, sous la présidence du Directeur Général des Douanes, Fongod Edwin Nuvaga. L'objectif principal de cette réunion, qui a rassemblé des représentants clés du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT), de la Société Nationale des Mines (SONAMINES), ainsi que de plusieurs départements de l'Administration des Douanes, était double : maximiser les recettes publiques issues du secteur extractif et garantir la prévisibilité ainsi que la traçabilité de toutes les opérations d'exportation. Les échanges intensifs, qui ont duré deux heures, ont posé les bases d'une collaboration accrue pour l'exercice budgétaire 2026.

Encadrement fiscal des métaux et du pétrole brut
Au cœur des discussions, la question de l'encadrement fiscal a occupé une place prépondérante. Les participants ont formulé des propositions concrètes de taux pour la taxation des exportations. Ces mesures ciblent spécifiquement les "quote-parts de l'État" dans la production de plusieurs ressources naturelles majeures : le minerai de fer, la bauxite, et le pétrole brut. Il s'agit d'une démarche visant à mieux capter la valeur ajoutée de ces exportations et à assurer une répartition plus avantageuse des bénéfices pour le trésor public. Les recommandations émises visent à mettre en place une « collaboration vertueuse et ambitieuse » entre les différentes entités.

Synergie Douanes-Mines : un partenariat consolidé
La rencontre a débouché sur un engagement ferme à consolider la synergie entre la Direction Générale des Douanes (DGD), le MINMIDT et la SONAMINES. Cette alliance stratégique se concentrera sur la taxation et le suivi rigoureux des opérations d'exportation de minerai de fer et de bauxite. En mutualisant leurs expertises, les autorités camerounaises entendent mettre fin aux potentielles failles dans la chaîne de contrôle et s'assurer que l'État bénéficie pleinement de l'exploitation de son riche sous-sol.
Un potentiel minier colossal en ligne de mire
Ce durcissement du contrôle intervient dans un contexte de développement accéléré du secteur minier camerounais. Le pays détient des gisements considérables de minerai de fer et de bauxite, avec plusieurs projets d'exploitation en cours ou en phase de lancement. Concernant le minerai de fer, les sites de Mbalam-Nabeba (un projet transfrontalier au potentiel mondial), Kribi-Lobé (avec une réserve estimée à 630 millions de tonnes) et Bipindi-Grand Zambi (dont la mine inaugurée récemment est issue d'un partenariat avec le groupe chinois Sinosteel) représentent un potentiel cumulé de plus de 3 milliards de tonnes.
Quant à la bauxite, les réserves identifiées dépassent les 700 millions de tonnes, incluant plus de 100 millions de tonnes de bauxite à haute teneur (51% d'alumine). Des projets d'exportation majeurs sont annoncés, notamment pour la bauxite de haute qualité provenant du site de Minim-Martap. Pour faciliter ces flux, un chantier d'infrastructure est en cours avec la construction d'une ligne ferroviaire destinée à relier le site de Minim-Martap au Port de Douala, soulignant l'importance économique de ces ressources pour l'avenir du Cameroun.

Le Cameroun prend les devants pour sécuriser les revenus de son or rouge et gris : l'exportation du fer et de la bauxite sous haute surveillance douanière !










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