Médicaments illicites : nouvelle saisie spectaculaire dans un bus en provenance de Bertoua
- wilfriedfrancky
- 3 juil.
- 2 min de lecture
Une opération des Douanes qui en dit long sur l’ampleur du trafic

Dans le cadre d’une mission spéciale de surveillance menée par la Subdivision Active des Douanes de Yaoundé Centre-Ville, une importante saisie de médicaments de contrebande a été réalisée ce mercredi 2 juillet 2025.Les agents ont intercepté neuf cartons de produits pharmaceutiques illicites soigneusement dissimulés dans la soute d’un bus de transport en commun reliant Bertoua à Yaoundé.
C’est au poste de contrôle de Nkolmeyang, dans la région du Centre, que le coup de filet a été effectué. Cette opération met une fois de plus en lumière l’ampleur du commerce illégal de médicaments au Cameroun, un phénomène qui gangrène le secteur de la santé et menace la sécurité sanitaire des populations.
Les « pharmacies de la rue » : un danger croissant pour la santé publique
Selon une étude de l’Ordre National des Pharmaciens du Cameroun (ONPC), environ 25 % des médicaments vendus au Cameroun proviennent des circuits illicites, communément appelés « médicaments de la rue ». Si ces réseaux étaient auparavant concentrés en milieu urbain, ils se sont désormais étendus jusqu’aux zones rurales, où des échoppes informelles vendent toutes sortes de produits, souvent au mépris des normes sanitaires.
Les médicaments en circulation dans ces circuits sont pour la plupart des contrefaçons, des produits falsifiés ou encore des médicaments authentiques ayant été sortis illégalement du circuit de distribution officiel.
Un trafic bien structuré impliquant des professionnels de la santé
Ce fléau ne prospère pas sans complicités internes. L’ONPC souligne la responsabilité partagée de certains acteurs du secteur : pharmaciens, médecins, délégués médicaux, laboratoires, et même des sociétés de distribution. Tous ces maillons, à divers niveaux, contribuent parfois à alimenter ce marché parallèle qui met en péril le système de santé.
Des conséquences économiques lourdes pour le pays
Ce commerce illégal, en plus de mettre des vies en danger, fragilise l’économie nationale. Plusieurs pharmacies légales ont déjà mis la clé sous la porte, incapables de faire face à la concurrence déloyale des vendeurs à la sauvette. Le Cameroun dépense chaque année près de 100 milliards de FCFA pour importer des médicaments. Une part non négligeable de cette manne est ainsi détournée au profit du marché noir.










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