Le Cameroun pleure Me Yondo Black : Décès d'une figure historique du Barreau et de l'activisme politique
- wilfriedfrancky
- 16 oct.
- 2 min de lecture
C'est une page de l'histoire politique et judiciaire camerounaise qui se tourne. Me Yondo Black, avocat de renom et figure emblématique de la lutte pour les libertés publiques, est décédé ce jeudi 16 octobre 2025 des suites d'une maladie. Son départ plonge le Barreau du Cameroun dans le deuil et marque la perte d'un défenseur infatigable de la démocratie et de la justice.

Un Engagement Précoce Né d'une Vocation Profonde
La carrière et l'engagement de Me Yondo Black trouvent leurs racines dans une histoire familiale et une révélation personnelle. Enfant, ses visites au palais de justice de Douala ont éveillé sa vocation, notamment après avoir été témoin d'une plaidoirie particulièrement émouvante. Issu d'une famille marquée par l'histoire du Kamerun (un de ses arrière-grands-oncles ayant été pendu pour la cause), il a poursuivi des études de droit en France. Durant les années 1960, il s'est distingué comme militant actif au sein d'associations étudiantes, dont l'UNEK et la FEANF, affichant très tôt un sens aigu de la contestation et de la justice.
Ancien Bâtonnier et Serviteur de la Justice
Après son retour au Cameroun dans les années 1970 — un retour initialement marqué par un long interrogatoire à l'aéroport de Douala en raison de son activisme en France — Me Yondo Black a surmonté une intégration professionnelle difficile, incluant un passage par la prison. Il a finalement exercé la fonction prestigieuse de Bâtonnier des avocats du Cameroun de 1982 à 1986. Durant ce mandat, il a notamment représenté son Ordre lors de la fondation de la Conférence Internationale des Barreaux en 1985. Plus tard, il a été commis d'office lors du procès de l'État camerounais contre l'ancien président Ahidjo, un procès qu'il a toujours qualifié de « simulacre ». En reconnaissance de son parcours, il avait été désigné premier avocat honoraire du Cameroun en juillet 2024.
Fer de Lance de l'Alternance Politique dans les Années 90
C'est son rôle durant les années 1990 qui a solidifié sa réputation d'activiste politique. Me Yondo Black fut un militant de premier plan en faveur de l'alternance démocratique et a activement participé aux mouvements des « Villes Mortes ». Compagnon de lutte de figures de l'opposition telles qu'Ekane Anicet et Djeukam Tchameni, il a également été emprisonné pour avoir défendu la liberté de la presse. Jusqu'à ses derniers jours, l'avocat a continué à s'exprimer avec audace sur la scène politique, allant jusqu'à écrire à Paul Biya après la présidentielle de 2018 pour lui demander de quitter le pouvoir, et se prononçant en 2020 contre toute succession de gré à gré à la tête de l'État.
Une Héritage de Courage et de Principes
Connu pour ponctuer souvent ses interventions de l'expression retentissante « J'ai dit », Me Yondo Black laisse derrière lui l'image d'un homme de principe, dont le courage n'a jamais failli face à l'adversité. Son héritage est celui d'une voix puissante qui a toujours rappelé la primauté de l'État de droit et la nécessité d'une véritable démocratie au Cameroun.
Découvrez le parcours hors norme de Me Yondo Black, l'avocat qui n'a jamais cessé de se battre pour les libertés au Cameroun !










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