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Cosmétiques au romarin

Le Cameroun perd Luc Ayang, Président historique du Conseil économique et social


Décès à Bruxelles d’une figure de la continuité

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Le paysage institutionnel camerounais est en deuil suite à l'annonce du décès de Luc Ayang, président du Conseil économique et social (CES) depuis 1984. L'homme d'État est mort ce mardi 14 octobre 2025 à l’âge de 78 ans, dans un hôpital de Bruxelles, en Belgique, où il avait été évacué pour des raisons de santé. Selon des sources concordantes, il aurait succombé à une récidive d’accident vasculaire cérébral survenu quelques jours plus tôt. Ce décès met fin à un mandat d'une longévité exceptionnelle à la tête d'une institution clé du pays.


Une évacuation sanitaire complexe et tardive


L'aggravation de l'état de santé de Luc Ayang avait nécessité son transfert urgent à l'étranger. Avant son évacuation, il avait été pris en charge à Maroua, dans la région de l'Extrême-Nord, dont il est originaire. Une note du ministre de la Santé publique, datée du 3 octobre, avait expressément recommandé à la présidence de la République une évacuation sanitaire immédiate « à l’étranger par avion médicalisé directement à partir de Maroua ». Son départ pour l'Europe témoigne de la gravité de son état.


Quatre décennies à la tête du CES et un passé au sommet


Nommé en 1984 pour succéder à Félix Sabal Lecco, Luc Ayang, originaire de Doukoula (Mayo-Danay), a présidé le Conseil économique et social pendant plus de quarante ans, traversant ainsi une grande partie de l'histoire politique contemporaine du Cameroun. Avant ce long magistère, il avait brièvement occupé la fonction sensible de Premier ministre, entre août 1983 et janvier 1984, une période charnière marquant le début de l'ère Biya après le départ d'Ahmadou Ahidjo. Diplômé en droit de l'Université de Yaoundé en 1972, il avait débuté sa carrière à Meyomessala, le village natal du président Paul Biya.


L'homme de l'ombre et la proximité avec Paul Biya


Malgré l'importance de son titre et la durée de son mandat, Luc Ayang était connu pour son profil discret et effacé. Rarement exposé dans les médias, il limitait ses apparitions aux cérémonies officielles. Cette discrétion contrastait avec la proximité qu'il entretenait avec le chef de l'État. Un proche du défunt a confirmé les « excellents rapports » entre les deux hommes, une relation de confiance qui remonterait à 1975, époque où Luc Ayang servait déjà à la présidence de la République sous l'autorité de Paul Biya, alors Secrétaire Général. Bien que membre du Bureau politique du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), il est toujours resté un acteur en retrait des querelles intestines du parti au pouvoir.


L’image controversée d’une institution figée


Sous la présidence de Luc Ayang, l'activité du CES est restée quasiment à l'arrêt, donnant à l'institution l'image d'un organe budgétivore à l'utilité contestée. La réforme de 2001 prévoyait un effectif de 150 membres, mais Luc Ayang n'aura jamais obtenu leur nomination, laissant le CES fonctionner avec un effectif réduit à son président, un vice-président (Emmanuel Nzete), un secrétaire général et un personnel administratif. Son principal legs reste néanmoins le nouveau siège du Conseil économique et social, un bâtiment ultramoderne de 39 milliards de FCFA inauguré en mars 2025, qui abrite également le Sénat. Luc Ayang était l'un des derniers hauts commis formés sous Ahidjo et maintenus sous Biya, incarnant une continuité administrative et politique de quatre décennies.


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