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Cosmétiques au romarin

Insalubrité au Cameroun : la diaspora belge propose une solution choc

Une initiative citoyenne portée par l'étranger


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Face à l'insalubrité grandissante dans les villes camerounaises, la diaspora camerounaise en Belgique veut passer à l’action. Plusieurs organisations regroupées autour du Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE) s’apprêtent à soumettre un projet de loi aux députés camerounais avant la fin du mois de juin. Cette proposition vise à responsabiliser les citoyens par des mesures concrètes contre les comportements inciviques liés à la gestion des déchets.

Des rues saturées par les ordures

À Yaoundé, dans le quartier d'Ekounou, la scène est tristement banale : des tas d’ordures s’accumulent quotidiennement au même endroit. Un éboueur, armé d’une bâche plastique, tente tant bien que mal de contenir les déchets pour les charger dans un camion. Mais le constat est amer : « On nettoie aujourd’hui, demain c’est encore sale. Les gens jettent leurs déchets n’importe où, et il n’y a aucune sanction », déplore-t-il.


Une proposition : frapper au portefeuille


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Pour les organisations initiatrices, la solution passe par la répression. Elles proposent d’instaurer des amendes allant de 5 000 à 10 000 FCFA (soit entre 7 et 15 euros) pour tout acte incivique lié à l’insalubrité. Une sanction qui, selon Christian Kwongang, membre du Mouvement de Février 2008 au Cameroun, pourrait changer les comportements : « On a tout essayé. La sensibilisation ne suffit plus. Il faut maintenant toucher les contrevenants là où ça fait mal : dans leur porte-monnaie. »

Une urgence sanitaire criante

Mais la problématique va bien au-delà de l’esthétique urbaine. L’insalubrité est aussi une menace sanitaire. « La saleté, c’est un danger pour notre santé », souligne encore Christian Kwongang. Des témoignages recueillis sur le terrain décrivent une réalité préoccupante : absence de toilettes publiques, conditions d’hygiène déplorables, et populations obligées de se soulager dans la rue.

Des infrastructures inexistantes, un débat relancé

Pour Abe’e Bengono, vendeur ambulant à Yaoundé, avant de penser à punir, il faut d’abord équiper. « Il n’y a ni toilettes, ni poubelles accessibles. Où voulez-vous qu’on jette les ordures ? », s’interroge-t-il. Un avis partagé par Olivier Nguessong, membre du projet, qui rappelle que même les rares toilettes publiques existantes sont parfois inaccessibles à cause des immondices qui les entourent.

Une loi possible… mais une application incertaine

Le projet porté par la diaspora repose sur une loi contraignante. Mais une question cruciale reste en suspens : sera-t-elle effectivement appliquée une fois votée ? Le Cameroun a souvent souffert d’un manque d’exécution des lois, en particulier celles visant à réguler l’espace public. Pourtant, pour les initiateurs, il y a urgence. L’insalubrité n’est plus un simple problème de propreté, mais un enjeu de dignité, de santé publique et de gouvernance.

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