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Cosmétiques au romarin

Emambu Tembong Fonzock Mary, une jeune camerounaise diplômée de l'IRIC, qui dénonce des pratiques discriminatoires au sein des sociétés camerounaises.

Dernière mise à jour : 18 janv.


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Depuis sa brillante sortie à la prestigieuse école IRIC en 2022, Emambu Tembong Fonzock Mary, peine à trouver du travail auprès des sociétés Camerounaises du fait de ses origines « anglophones » qui semblent jouer à sa défaveur lorsqu'elle frappe à une porte pour demander à être recrutée. Aujourd'hui, elle passe ses journées devant une machine à écraser, en attendant trouver une meilleure opportunité.


Dans un Cameroun en perpétuel développement, notamment sur le plan de la compétence, l'accès à certaines grandes écoles par voie de concours semble être un exploit pour tout citoyen qui y saisi l'opportunité,  de trouver du travail après sa formation, surtout pour les écoles qui forment dans l'administration et la diplomatie, ce qui semble ne pas être le cas pour tout le monde peu importe le profil, car très souvent certains sont victimes des pratiques discriminatoires, notamment du tribalisme, qui continue de faire des ravages dans le pays laissant de lourdes frustrations auprès de celles ou ceux qui en sont victimes. Des citoyens de toutes origines ethniques dénoncent les pratiques discriminatoires qui les empêchent d'accéder à des opportunités égales. Nous avons dans la ville de Yaoundé, rencontré l'une des victimes qui nous a confié son histoire.


Mme Emambu Tembong Fonzock Mary originaire de la région du Sud-Ouest Cameroun nous a raconté comment elle a été écartée à plusieurs reprises, des potentiels postes de travail pour des raisons purement tribales. « J'ai postulé dans certaines entreprises, dans 2 ou 3 sociétés, et j'ai été reçu, très bien même et la réponse était que j'aille attendre qu'on allait m'appeler. Peu après quand on m'appelle on me fait comprendre que je ne peux pas avoir le travail que je veux, que mon dossier ne peut pas être accepté vu que je ne suis pas d'expression francophone. J'ai voulu comprendre pourquoi le mot francophone ou anglophone dérange, on m'a dit qu'on ne peut pas m'expliquer c'est juste comme ça. J'ai laissé, et j'ai tenté vers une autre société de la place où la même chose m'a été dite », nous confie Emambu Mary. Une pilule amère difficile à avaler surtout lorsqu'on est diplômée de l'IRIC, encore plus dans sa terre natale le Cameroun.

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Ce témoignage éloquent montre que le tribalisme est une réalité qui affecte la vie quotidienne de nombreux citoyens. Une situation qui davantage interpelle fortement les autorités Camerounaises à prendre des mesures pour lutter contre ces pratiques discriminatoires. La loi doit être appliquée de manière égale pour tous, sans distinction d'origine ethnique ou de religion. Le tribalisme est un fléau qui doit être éradiqué.

Pour la petite histoire, Emambu Tembong Fonzock Mary, est belle et bien une jeune camerounaise âgée de 36 ans, originaire du Sud-Ouest de par ses parents, mais qui est née et a grandi dans la ville de Yaoundé. Elle s'exprime en anglais, français et entre autre en Ewondo. Elle partage sa vie de couple avec Monsieur Ondobo charles Gabin, un Camerounais originaire de la ville de Yaoundé dans la région du centre Cameroun avec qui ils ont 3 enfants.


Dans son parcours scolaire et académique, c'est en 2006 qu'elle décroche son baccalauréat, elle s'inscrit par la suite à l'université de Yaoundé 1 où elle repart de là en 2011 avec une licence en littérature et civilisation africaine. Quelques années plusieurs plus tard, elle est admise par voie de concours à l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) où elle obtient son master en relations internationales option francophonie et mondialisation.


Comme tout bon diplômé de l'IRIC, Emambu TembongFonzock Mary, se voyait déjà tout établie pour une administration ou institution qui ne peut que lui ouvrir les portes de l'emploi vu son profil fort remarquable. Mais grande est sa surprise de voir ses origines anglophones être un frein face à son envie de décrocher le travail où elle le souhaite.

La SONATREL et la SNH sont là quelques de ces entreprises qui ont reçu le dossier de Emambu Mary et dont elle détient encore les décharges du dépôt de dossier pour un éventuel recrutement, qui n'a pas abouti pour les raisons évoquées par Emambu Mary. Son partenaire, Ondobo charles Gabin, est allé jusqu'à entreprendre des démarches plus poussées pour elle, mais sans suite, au contraire tout semblait se compliqué, visiblement du fait de s'être uni à une femme d'une autre origine que la sienne. Comment de telles sociétés de l'État du Cameroun pourraient-elles agir de la sorte face une jeunesse capable qui ne cherche qu'à servir sa nation ? Qui veut déstabiliser les bonnes mœurs Camerounaises dans une telle cacophonie et injustice ? Autant d'interrogations qui nécessite un regard profond dans l'affaire Emambu Mary.


Les beaux jours dans la famille d'Emambu Mary ont été ceux impulsés par son père, qui était un ancien militaire ayant serviau sein de l'armée camerounaise. Lorsqu'il était en fonction, il avait réussi à positionner quelques frères et sœurs de Mary auprès de certaines administrations publiques camerounaises. Mais alors dans cette fratrie, il n'y a pas que Mary qui a été victime des pratiques discriminatoires, il y'a aussi une de ses petites sœurs qui est allée trouver fortune dans un pays de l'Afrique de l'ouest après avoir longtemps cherché du travail au Cameroun sans succès pour les mêmes raisons que Mary.

Est-ce réellement une affaire tribale, alors que son union avec monsieur Ondobo charles Gabin, est une véritable fierté pour un Cameroun qui prône le vivre ensemble et l'intégration nationale ; si tel est le cas, il est plus qu'urgent de se mobiliser pour promouvoir avec fermeté, la tolérance, l'égalité et la justice auprès des administrations Camerounaises. Les victimes de ces pratiques discriminatoires ont le droit d'être entendues et de voir justice être rendue. Nous tenterons lors de notre prochaine sortie, d'aller toucher du doigt la réalité en rapport avec de telles pratiques au sein des sociétés camerounaises, question d'apporter plus de lumière dans la situation d'Emambu Mary.


Pour l'heure, la diplomate Emambu Tembong Fonzock Mary, est sans emploi, elle se débrouille dans un quartier de Yaoundé avec sa machine à écraser, elle passe ses journées à mouler les condiments, arachides et autres, afin de soutenir sa famille. Elle ne perd pas tout de même espoir et brûle d'une seule envie, trouver un emploi décent mettant en valeur son profil de diplomate et loin des pratiques discriminatoires.

 

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Bertin Bidja

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