Douala : une mère de famille met sa vie en danger pour réclamer 50 000 FCFA à une entreprise chinoise
- wilfriedfrancky
- il y a 6 jours
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Une vidéo qui secoue les réseaux sociaux

Depuis quelques heures, une séquence filmée dans le quartier Bonamoussadi, à Douala, circule massivement en ligne. On y voit une femme assise sur la pelle d’un engin de chantier, refusant d’en descendre malgré les risques. La raison de ce geste désespéré : une dette de 50 000 FCFA que des employés d’une entreprise de construction chinoise n’auraient pas réglée après avoir consommé dans son petit point de restauration.
La vidéo a immédiatement suscité l’indignation et des milliers de réactions sur les réseaux sociaux, mettant en lumière la précarité des petits vendeurs face aux géants du BTP et aux multinationales installées au Cameroun.
Une dette accumulée depuis un an
Selon des sources locales, la mère de famille fournissait régulièrement des repas aux ouvriers du chantier. Mais depuis près d’un an, ceux-ci auraient cessé de fréquenter son étal, laissant derrière eux une ardoise impayée qui s’est progressivement élevée à 50 000 FCFA.
Déterminée à obtenir gain de cause, la femme aurait déclaré : « C’est pour scolariser mes enfants », avant de grimper sur l’engin de chantier, obligeant ainsi les témoins et les ouvriers présents à prendre conscience de son désarroi.
Un problème récurrent pour les petits commerçants
Cet épisode met en évidence une difficulté largement partagée par les petits entrepreneurs et commerçants au Cameroun : obtenir le paiement de leurs services ou produits auprès de grandes entreprises. Beaucoup dénoncent des retards fréquents, parfois des refus de paiement, qui fragilisent leur survie économique.
L’affaire de Bonamoussadi illustre ainsi le déséquilibre entre de petites activités génératrices de revenus et des sociétés aux moyens considérables, souvent accusées d’abuser de leur position dominante.
Indignation et colère des internautes
Les réactions en ligne sont particulièrement virulentes. De nombreux Camerounais comparent cette affaire à d’autres situations de non-paiement par des administrations publiques ou privées. Certains dénoncent un « manque de respect » et un « abus de pouvoir », pointant du doigt un comportement qui rappelle, selon eux, certaines pratiques bien ancrées dans le pays.
Un internaute s’emporte ainsi : « Vous gagnez des marchés de milliards, vous roulez dans de grosses voitures, mais vous ne payez pas un plat de 500 FCFA ? »
Une question toujours sans réponse
À ce jour, l’entreprise chinoise impliquée n’a pas encore réagi publiquement. L’incident, cependant, met une fois de plus en lumière la question de la protection des petits commerçants et fournisseurs locaux face aux grandes entreprises. Faute de mécanismes efficaces, ces acteurs restent souvent démunis lorsqu’ils sont confrontés à des impayés.