Douala : le futur Bus Rapid Transit promet 97 millions $ de gains par an

Un projet structurant pour la mobilité urbaine

La capitale économique du Cameroun se prépare à accueillir un système de Bus Rapid Transit (BRT), présenté comme une réponse aux défis persistants du transport à Douala. Selon la Banque mondiale, ce projet devrait générer des gains économiques annuels de 97 millions de dollars, soit environ 54,2 milliards de FCFA.

L’annonce a été faite le 11 septembre 2025 par Anne-Cécile Souhaid, représentante de l’institution, lors du lancement communautaire du projet.

Une réponse aux défis de la mobilité à Douala

Douala, qui enregistre plus de 3 millions de trajets motorisés par jour, voit 60 % de ses déplacements assurés par des mototaxis. Les trajets restent longs, coûteux et inconfortables, aggravés par une forte congestion routière, une pollution urbaine grandissante et la prédominance du secteur informel.

Avec une population attendue à 5 millions d’habitants d’ici 2030, le BRT est conçu comme une solution incontournable pour fluidifier les déplacements et améliorer la qualité de vie.

Un gain de temps et d’accessibilité sans précédent

D’après les projections, le BRT devrait transporter plus de 600 000 passagers chaque jour. Chaque usager pourrait économiser en moyenne 90 minutes par trajet.

Les retombées sociales seront considérables :

200 000 emplois supplémentaires deviendront accessibles en moins d’une heure ;

la part de la population atteignant le centre-ville en moins de 60 minutes passera de 13 % à près de 56 % ;

environ 800 000 habitants bénéficieront d’un transport collectif plus sûr, plus rapide et plus confortable.

Intégration du secteur informel et retombées économiques

Le projet ne se limite pas à l’infrastructure : il prévoit l’intégration progressive des opérateurs locaux, notamment les mototaxis, grâce à un programme de professionnalisation et d’accompagnement.

Avec quatre lignes principales de 27 km, 44 stations, quatre terminaux et près de 80 km de voies de rabattement, le BRT représente un chantier de grande envergure.

Évalué à 335,3 milliards de FCFA (dont 261 milliards financés par la Banque mondiale), il devrait générer des milliers d’emplois directs et indirects, notamment dans le BTP, les services urbains et la technologie.

Un signal fort pour l’attractivité de Douala

Au-delà de la mobilité, le BRT est perçu comme un levier de transformation économique. En structurant l’espace urbain et en fluidifiant les flux, il améliore l’image de la ville et renforce son attractivité auprès des investisseurs.

L’introduction de solutions de transport intelligentes pourrait également stimuler l’écosystème entrepreneurial local, en ouvrant de nouvelles opportunités aux start-up et PME spécialisées dans la mobilité, la sécurité urbaine ou la gestion de données.

La Communauté urbaine de Douala (CUD), appuyée par l’État et ses partenaires, ambitionne ainsi de faire de la métropole un modèle de ville résiliente, alliant mobilité, inclusion sociale et compétitivité économique, dans un contexte où les grandes villes africaines se disputent l’attention des capitaux internationaux.