Cartes d’identité : la plateforme en panne plonge les usagers dans le désarroi

Un blocage numérique au pire moment

Alors que des milliers de citoyens camerounais tentent de se faire enrôler pour obtenir leur Carte Nationale d’Identité (CNI), la plateforme officielle dédiée à cette opération est totalement paralysée depuis plusieurs jours. Cette panne survient à un moment critique, à l’approche de plusieurs échéances importantes qui nécessitent la possession d’un document d’identité valide.

Impossible de s’inscrire, encore moins de finaliser sa demande

Les dysfonctionnements sont multiples. Premièrement, de nombreux utilisateurs ne parviennent même pas à franchir la première étape de l’enrôlement : la création de compte. Des messages d’erreur systématiques apparaissent, bloquant toute tentative de démarrage de la procédure.

Ceux qui réussissent à s’enregistrer et à payer les frais en ligne ne sont pas épargnés. Malgré des transactions bancaires confirmées, ils ne reçoivent aucune validation ni rendez-vous. Certains se plaignent même de paiements débités à répétition sans qu’aucune suite ne soit donnée à leur demande.

Des témoignages qui révèlent l’ampleur du problème

“J’ai payé trois fois, mais je n’ai toujours pas de carte. On ne m’a proposé aucun remboursement, ni même une solution pour reprendre la procédure”, raconte Paul, visiblement épuisé par ces démarches sans issue.

Son cas n’est pas isolé. Des milliers d’usagers partagent aujourd’hui ce même sentiment de frustration, entre espoir de régularisation rapide et perte totale de confiance envers les services numériques publics.

La promesse du numérique remise en question

L’incident jette une lumière crue sur les failles du processus de dématérialisation des services administratifs au Cameroun. Alors que le gouvernement encourage la modernisation, cette panne massive révèle une infrastructure encore trop fragile pour répondre à la demande nationale.

Sans communication officielle sur les causes exactes du bug ni sur un éventuel calendrier de rétablissement, les citoyens se sentent abandonnés. Beaucoup sont contraints de se rendre dans des centres d’enrôlement physiques déjà saturés, avec tous les désagréments que cela implique : longues files d’attente, déplacements coûteux, perte de temps.

Des appels à l’action et à la transparence

Des spécialistes en gouvernance numérique tirent la sonnette d’alarme. “Quand un service public plante de cette manière sans explication, c’est la confiance des citoyens qui est en jeu. Il faut réagir vite, informer clairement et indemniser ceux qui ont été lésés”, insiste un expert des systèmes d’information.

En attendant un retour à la normale, les usagers restent dans l’incertitude, bloqués dans leurs démarches les plus basiques : ouvrir un compte bancaire, s’inscrire à un concours, voyager ou encore voter.