Cameroun : une nouvelle cimenterie inaugurée à Edéa, mais les prix restent élevés
- wilfriedfrancky
- il y a 1 jour
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Le Cameroun vient d’enrichir son parc industriel avec l’inauguration, le 19 septembre 2025, d’une nouvelle cimenterie implantée à Edéa, dans la région du Littoral. L’usine, baptisée Central Africa Cement (CAC), a été officiellement mise en service par le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Fuh Calistus Gentry.
Fruit d’investissements chinois, l’infrastructure dispose d’une capacité de production annuelle d’un million de tonnes, extensible selon les besoins du marché. Cette implantation traduit la volonté du pays de renforcer son offre en ciment, un produit stratégique pour le secteur du BTP.

Edéa, nouveau pôle du ciment au Cameroun
Avec l’arrivée de CAC, Edéa s’affirme comme un véritable hub de la production cimentière. La ville abrite déjà l’usine Sinafcam Sarl, entrée en activité en juin 2025, et s’apprête à accueillir Yousheng Cement, dont la mise en service devrait ajouter une capacité annuelle de 1,8 million de tonnes.
Ces trois cimentiers chinois s’ajoutent aux acteurs déjà installés dans le pays, portant à neuf le nombre de producteurs présents sur le marché. Une transformation spectaculaire pour un secteur longtemps dominé par Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale de Lafarge Holcim Maroc Afrique, qui a détenu un monopole de 48 ans jusqu’à l’arrivée de Dangote Cement Cameroun en 2015. Depuis, d’autres concurrents tels que Cimaf (Maroc), Medcem (Turquie), Mira Company et Cimpor (Portugal) ont pris place.
Des capacités en hausse, mais un prix toujours élevé
La multiplication des cimenteries a porté la capacité nationale de production à plus de 10 millions de tonnes par an, alors que la demande se situait autour de 8 millions de tonnes ces dernières années. En théorie, cette dynamique devrait faire baisser les prix.
Pourtant, le sac de 50 kg de ciment reste vendu entre 5 100 et 5 300 FCFA dans les grandes agglomérations comme Douala et Yaoundé. Une situation qui suscite de nombreuses interrogations auprès des consommateurs.
Les raisons du statu quo sur les prix
Les producteurs invoquent principalement le coût élevé du clinker, matière première importée et indispensable à la fabrication du ciment. Cette dépendance aux importations limite les marges de manœuvre pour réduire les prix.
Le gouvernement, de son côté, n’a pas manqué d’exprimer ses doutes. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a à plusieurs reprises évoqué la possibilité d’« entente illicite » entre producteurs, laissant planer le soupçon d’un alignement concerté des prix.
Un enjeu stratégique pour le développement
Alors que le Cameroun multiplie les projets d’infrastructures, le secteur cimentier reste stratégique pour accompagner la croissance urbaine et industrielle. Mais l’équation entre offre en hausse et prix stables devra être résolue si le pays veut rendre le ciment plus accessible et soutenir davantage le dynamisme du BTP.
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