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Affaire Samuel Eto’o : Des acteurs du football camerounais interpellent la FIFA et la CAF

Le cri d’alarme des acteurs du football camerounais

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Dans une lettre ouverte transmise le 2 juillet 2025 à la FIFA et à la CAF, plusieurs personnalités influentes du football camerounais tirent la sonnette d’alarme. Intitulée « Le cri de détresse », cette correspondance dénonce la gestion jugée catastrophique de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), évoquant un scandale financier de 455 000 euros transférés sur un compte personnel, ainsi qu’une série de dérives graves.

« I can’t breathe » : un football à l’agonie

« Comme George Floyd, le football camerounais crie: "I can’t breathe", mais vous regardez ailleurs »

C’est avec cette phrase forte que débute la lettre adressée aux présidents de la FIFA et de la CAF. Pour les signataires, il ne s’agit plus d’alerter, mais de supplier. Depuis l’élection de Samuel Eto’o à la présidence de la FECAFOOT en décembre 2021, les acteurs évoquent une succession d’abus, de répressions et de manquements aux règles d’éthique qui étouffent littéralement le football local.

Un virement russe au cœur du scandale

L’élément déclencheur : des documents publiés en juin 2025 révèlent qu’à l’occasion d’un match amical entre la Russie et le Cameroun joué à Moscou le 12 octobre 2023, la Fédération russe (RFU) aurait versé 455 000 euros non pas sur le compte de la FECAFOOT, mais sur un compte personnel de Samuel Eto’o logé à la Qatar National Bank. Ce virement, qualifié de « détournement de fonds documenté », est l’étincelle qui réveille les griefs accumulés depuis trois ans.

Une longue liste de scandales passés sous silence

Les signataires rappellent plusieurs affaires qui auraient dû, selon eux, entraîner la fin du mandat de Samuel Eto’o. En voici les principaux éléments :

  1. Condamnation en Espagne : le 20 juin 2022, Samuel Eto’o est condamné à 22 mois de prison pour fraude fiscale. Une sentence qui, selon le Tribunal Arbitral du Sport, aurait dû lui faire perdre son mandat.

  2. Coup de pied en pleine Coupe du Monde : en décembre 2022, Eto’o assène un violent coup à un Youtubeur algérien devant les caméras du monde entier.

  3. Contrat avec une société de paris sportifs : en mai 2023, il signe personnellement un contrat de brand ambassador avec une entreprise de paris, en violation flagrante du Code d’éthique.

  4. Manipulation de matchs : un audio authentifié l’implique dans un trucage avec Valentine Nkwain, président du club Victoria United.

  5. Violations statutaires : les statuts de la FECAFOOT auraient été modifiés à sa convenance pour l’innocenter de toute inéligibilité.

  6. Sanctions arbitraires : une cinquantaine d’acteurs majeurs, dont l’icône Geremi Njitap, ont été exclus des activités liées au football.

  7. Détournement des subventions et des fonds sponsors : l’argent destiné aux clubs professionnels serait confisqué ou mal utilisé.

  8. Opacité financière autour du Mondial 2022 : aucune reddition de comptes n’a été faite sur les retombées du Qatar.

  9. Mauvaise utilisation des fonds Forward 3.0 : destinés aux infrastructures, ces fonds serviraient plutôt aux dépenses courantes.

Un football en ruines

Selon les auteurs de la lettre, la FECAFOOT est aujourd’hui dans une situation financière catastrophique, avec une dette estimée à 15 millions d’euros. Le football professionnel est plombé par les manipulations, le football amateur est marginalisé, les jeunes sont délaissés, et le football féminin est en chute libre.

Les arbitres, quant à eux, sont abandonnés, sans indemnités ni équipements, exposés à la violence des stades. Les organes juridictionnels sont décrits comme totalement inféodés à Eto’o.

Une demande claire : un audit forensic international

Les signataires dénoncent une double éthique appliquée par la FIFA : rigoureuse ailleurs, laxiste au Cameroun. Ils implorent la FIFA et la CAF de mandater un audit forensic indépendant à la FECAFOOT pour faire toute la lumière.

« Vous n’êtes pas obligés de croire toutes nos accusations sur parole. Nous vous suggérons de mener à la FECAFOOT un audit forensic. »

Un appel lancé malgré les menaces

Ce cri de détresse est signé par :

  • Général Pierre Semengue, président de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC)

  • Faustin Domkeu, vice-président de la LFPC, président du club NewStar

  • Pierre Ndjili Ndengue, entraîneur, instructeur CAF

Ils affirment agir malgré les intimidations et le lynchage médiatique, pour empêcher que le Cameroun, géant du football africain, ne sombre définitivement.

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